Le 7 mars 1979
 
LES "VINGT-DEUX LONG RIFLE" DE DENAIN
 
Manifestations de l'intersyndicales de la Sidérurgie de Longwy
 
Extraits du livre de Robert Pinaud : "Soldats sans Victoire"  Page 319
 

            "......Quoi qu'il en soit, les émeutiers sont fixés à distance respectueuse du commissariat. Ils érigent des barricades, incendient des voitures selon la meilleure tradition de mai 1968. Les C.R.S. chargent pour dégager puis reviennent sur leur position initiale, attaquées à leur tour par de véritables vagues d'assaut.

            Dans le courant de l'après-midi, une violente averse s'abat sur la ville, calmant un instant les esprits. Mais tout repart de plus belle à la première éclaircie. Le jour baisse. Dix-huit heures ont sonné lorsque nos hommes constatent, non sans surprise, qu'ils sont la cible d'un ou plusieurs tireurs dissimulés dans la­ masse des manifestants. En effet, la chaussure de l'un est perforée en séton tandis qu'une balle a traversé la manche du ciré d'un autre sans effleurer les chairs. La nouvelle fait sensation.

              Au carrefour « Zola-8 Mai », un E.G.M. essuie également six coups de feu qui n'atteignent personne.

              Pour répondre à une demande de l'autorité civile, mon état-major concentre sur Denain deux nouvelles unités : celle de Reims et la 16 de Saint-Omer.

              Cette dernière va être appelée à relever l'E.G.M. du carrefour, les gendarmes ayant épuisé leur réserve de grenades et étant particulièrement éprouvés.

               Dès la mise en place de la compagnie de Saint-Omer, les tirs par armes à feu reprennent. L'unité compte rapidement six blessés dans ses rangs, dont le capitaine Belverge et le brigadier-chef Marchandise. Tous sont touchés aux membres inférieurs et sont évacués sur l'hôpital de Valenciennes......"