BIOGRAPHIE  DE  JEAN  MARCEL LOUIS NAPOLEON  FETY

 

   
 
Né le 09 juillet 1892 à Paris 3°  - Employé de commerce.
Fils de Pierre Eugène Fety (employé du gaz )et de Louise Crepiat (concierge)
Marié à Paris 2° le 15 octobre 1918 avec Louise Eléonore Gabrielle Hellio née le 16/12/1893 à Autun
5 enfants - Pierre - Simone - Jacqueline - Christiane - ? .
Diplôme de l'Ecole supérieure de commerce de Paris (ICP).
Décédé à Osséja  (Pyrénées orientales) le 16 septembre 1973
 
Une Famille de résistants
 
Son épouse Louise Hellio née le 16 décembre 1893.
              Sinistrée et réfugiée de guerre, madame FETY, domiciliée avec son mari et ses cinq enfants à Calais, se consacra dès le début de l'occupation allemande aux côtés de son mari, chef de l'organisation, à la recherche, au regroupement et à l'hébergement de combattants britanniques jusqu'alors isolés dans les fermes et propriétés privées de la zone côtière interdite du Pas de Calais. Faisant preuve d'un dévouement de tous les instants, elle accueillit à son domicile, soigna et nourrit, entre le mois de juillet 1940 et le mois d'avril 1941, un grand nombre d'officiers ou de militaires anglais recherchés par les Allemands, parmi lesquels le Major Richard ASTON. Ceux-ci furent acheminés par l'organisation jusqu'à la ligne de démarcation, avant de rejoindre l'Angleterre par le Portugal et l'Espagne. Pendant cette longue période, au cours de laquelle plusieurs centaines de militaires britanniques furent soustraits à l'armée d'occupation, c'est à madame FETY que revint, dans le cadre de cette organisation, la lourde tâche de réunir des vivres et des vêtements, ceci sans aucun moyen financier, mais avec le concours généreux de quelques autres familles françaises. Pendant cette même période enfin, l'intéressée apporta une contribution personnelle très importante au réseau de renseignements alliés en assurant, pendant les mois de septembre et d'octobre 1941 en particulier, malgré des bombardements de nuit sur les positions allemandes, des missions de liaison indispensables.
            Réfugiée ensuite à Besançon (Doubs), madame FETY prit une part active à la constitution d'une antenne du réseau créé à Calais. Les responsabilités qu'elle assuma alors, dès le mois d'Août 1941, devinrent d'autant plus lourdes que le réseau du littoral Nord fut décimé par les Services de Contre-espionnage allemands et qu'après l'arrestation de la plupart des responsables, le Colonel FETY dût quitter brusquement sa résidence pour se soustraire à toute recherche. Son épouse dût alors assurer la protection des archives et prendre les dispositions de rigueur pour alerter les membres de l'organisation Est, notamment le réseau de passages et d'évasion organisé à proximité de la ligue de démarcation.
             Rejoignant son mari installé à la frontière franco-espagnole, à Perpignan, madame FETY ne tarda pas à contribuer très activement à l'organisation d'une nouvelle ramification. De septembre 1941 à la date de l'arrestation de son mari par la Gestapo, le 23 mai 1943, l'épouse du Commandant FETY fut la collaboratrice de tous les instants du chef de l'organisation. D'une humeur toujours égale, patriote convaincue et dévouée, madame  FETY, malgré ses charges de famille, fit de sa propre maison, un lieu de passage ouvert aux agents de liaison de la France Combattante, aux patriotes cherchant à rejoindre la France Libre, et malgré les risques sérieux que cette décision comportait, elle accepta d'assurer l'hébergement des militaires anglais souvent groupés en "équipes" dont elle assura comme par le passé, la subsistance et l'hébergement, malgré les difficultés de l'heure. A son domicile de Perpignan, madame FETY, reçut ainsi les officiers KIENTZ, LARDIN, BEGUE qui, peu après, devaient prendre des commandements en Afrique du Nord et contribuer ainsi au débarquement. Elle reçut de la même façon, une trentaine d'officiers britanniques qui furent les uns et les autres, acheminés sur la Grande Bretagne, grâce à l'organisation de passages à la frontière espagnole.
                  Arrêté le 23 mai 1943,  avec sa fille Jacqueline, le Commandant FETY laissait à son domicile de Perpignan, rue des Mimosas, des renseignements, du courrier et certaines armes que la Gestapo n'avait pas découverts au moment de l'arrestation, mais qu'une visite plus minutieuse pouvait mettre à jour. Alors que deux agents de la Gestapo étaient restés pour tendre une "souricière", madame FETY, aidée par sa fille-aînée (Simone), réussit à évacuer les armes au prix de grosses difficultés. En outre, une réunion de transmission de courrier devait avoir lieu ce même jour dans son domicile avec le commandant du SR Giraud de Lyon et son fils Guy chargé de mission. Madame FETY se décida à prendre des risques pour alerter à tout prix, les intéressés.  Après avoir rédigé un message, elle réussit à tromper la vigilance des Allemands et à le faire prévenir, grâce au secrétaire de son mari (monsieur FABRE), évitant ainsi que ces hommes ne tombent entre les mains de la Police Allemande.
Madame Fety sera décorée de la Croix de Guerre 39-45 (citation à l’ordre de la division decision n°639 du 23/12/47). (Source : Service historique de la Défense - son dossier de résistant GR16P288979).
 
Son fils Guy Philippe Pierre né le 20 février 1920 est entré le 1 juillet 1940 dans la résistance avec ses parents. Il a collaboré activement à la recherche du renseignement et aux évasions de français et alliés recherchés par l'ennemi. S'est livré par la plume et le dessin à une propagande efficace contre l'occupant. Est devenu l'un des meilleurs collaborateurs du Colonel Boutet jusqu'à l'exécution de son chef par la gestapo à Clermond-Ferrand. Chargé des  missions les plus délicates et les plus dangereuses au sein de la milice et de la police allemande, il a du gagner la frontière espagnole, traqué par les allemands. Arrêté en Espagne, a été successivement emprisonné à Figueras, à Barcelone puis interné au camp de concentration de Miranda-de-Ebro. A réussi à rejoindre les Forces françaises libres en janvier 1944 avec une documentation importante pour les services spéciaux.   (Source:  Service historique de la Défense son dossier de résistant GR16P 222825)

Camp de concentration de Miranda-de-Ebro
Sa fille Jacqueline Marguerite née le 12 juillet 1923  est entré le 1 juillet 1940 dans la résistance avec ses parents. S'est distinguée dans la recherche de renseignement, la protection et l'évasion des français et alliés traqués par les allemands. A menée contre le STO une action trés efficace jusqu'au 23 mai 1943 date de son arrestation par la gestapo. Soumise à des interrogatoires serrés, a gardé le silence sur l'action des siens et de ses chefs. Libérée le 8 septembre 1943, a aussitôt repris son activité jusqu'à la libération où sous les balles, elle est allée réconforter des blessés anciens compagnons d'armes de son père.
A servi dans les FFC en qualité de chargé de mission de 2° classe. Grade correspondant : Lieutenant.
(Source : Service historique de la Défense - son dossier de résistant GR16P222827).

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Jean FETY
 
Service Militaire :
Engagé volontaire pour 3 ans  le 8 avril 1913 au 1er régiment de dragons.
Nommé Brigadier le 13 mars 1914.
Nommé Maréchal des logis le 8 juillet 1915.
Passse au 2ème régiment léger le 31 mai 1916 et au 12ème Hussards le 18 août 1916.
Passe au 1 régiment d'artillerie le 8/9/1916 - Passe au 81ème régiment d'artillerie lourde le 14 janvier 1917.
Passe au 509ème Régiment de chars blindés le 9 janvier 1919.
Nommé Gendarme à cheval le 6 novembre 1922 passe à la 18° légion le 24 mars 1923.
Nommé Maréchal des logis chef à cheval le 10 décembre 1925.
Admis dans le corps des sous officiers de carrière le 30 mars 1928.
Passe dans les Indes Françaises le 27 février 1929 - Rapatrié pour raison de santé le 9 septembre 1930.
Affecté à la 18° légion de Gendarmerie le 12 décembre 1930 - Maréchal des logis chef à pied le 1 avrl 1932.
Affecté au Groupe Spécial Autonome de Satory le 12 juillet 1933
Passe à la 1ère légion de Garde Républicaine Mobile le 1 avril 1934
Admis  à faire valoir ses droits à la pension de retraite proportionnelle le 4 septembre 1935
Se retire à Calais où il est nommé inspecteur de police spéciale.
(Source : Gallica - JO du 07/12/1935)
Réintégré par suite de sa nomination de sous-lieutenant de réserve le 27/06/1936

(Source : Gallica - JO du 12/06/1936)
Promu au grade de lieutenant de réserve le 09 juin 1938.
Rappelé, il est placé hors cadre comme inspecteur de police spéciale à Calais (Jo du 13/10/1938)
 
Service dans la Police Nationale :
        (Sources :  site "resistancepasdecalais.fr" et Service historique de la Défense - Dossier de résistant GR 16 P 222829 F)
 
            " En juillet 1940, avec Marcel Delage et Lionel de Pinho, il prend l'initiative de protéger les familles qui hébergent des ressortissant britanniques qui ont échappé à la capture et de prévoir des transferts rapides vers d'autres caches en cas de soupçon de la part des allemands. Il faut aussi pourvoir au ravitaillement en vivres, livres, tabac, vêtements, argent, car nombre de ces familles d'accueil sont de condition modeste. A terme, il faut penser à l'évacuation des Anglais et il faut pour cela les doter de faux papiers, carte identité, Ausweis...
              Ainsi naît et se structure un groupe d'entraide qu'on appellera par la suite, le réseau  "Jean de Vienne"
(Source : musee-memoire-calais.com)
              Marcel Féty est le mieux placé pour s’occuper des faux papiers et il peut se procurer rapidement les cachets de la Kommandantur et même du Kommandant. Pour assurer toutes ces tâches et les mener à bien, il faut élargir le recrutement, en direction de commerçants qui peuvent ravitailler, de médecins qui peuvent soigner, éventuellement de gendarmes. Au total, le réseau peut se prévaloir, au début de l’année 1941, de 65 membres.
               L’urgence, cependant, à la fin de 1940, est bien l’évacuation des Britanniques et c’est de Pinho qui est chargé de créer une filière qui puisse permettre d’atteindre la zone non occupée. La ligne se fait à bicyclette, passe par Parenty et son presbytère où officie l’abbé Fourdinier, puis Abbeville, Bourges. Vingt-sept Anglais et de jeunes Français désireux de rejoindre de Gaulle l’empruntent jusqu’en août 1941.
               En février-mars 1941, Féty reçoit aussi pour tâche la collecte et la transmission des renseignements d’ordre militaire à la cause alliée. Le retour des premiers Anglais dans leur patrie fait prendre conscience à l’Intelligence Service du parti qu’il peut tirer du groupe de Calais. Cette digne institution lui délègue d’ailleurs un de ses agents du réseau Alibi, un opérateur radio, qui se trouvait déjà sur le terrain."
 
Fin juillet 1941 Jean-Marcel Féty est muté à Besançon.
 
(Source : Gallica -JO du 03/08/1941) 
En août 1941, le réseau Jean de Vienne est démantelé et Léonel de Pinho est arrêté.
Nommé Commandant des gardiens de la Paix, Jean-Marcel Féty est affecté au GMR  "Roussillon" à Perpignan. 
    
(Source : Gallica - JO du 11/09/1941)                                                                   (Source : Gallica - JO du 18/10/1941)
Il continue son action résistante dans son nouveau poste.
Chargé de mission comme agent de renseignements, il facilite les passages en Espagne.
 
( Voir les biographies suivantes liées à Jean Féty :    Puig Coma Pere - Antoine Louis - Pages Jean)
 
Suite à la dénonciation de Gabriel Vidal qui dévoile ses relations avec les états-majors des armées alliées, il est arrêté par la gestapo  le 23 mai 1943 avec sa fille Jacqueline à son domicile de Perpignan.
Inculpé d'espionnage et d'intelligences avec les alliés, il est Interné le 28 septembre 1943 à Compiègne.
Il est alors remplacé à Perpignan par sa femme Louise.
Il est déporté le 2 juillet 1944 à Dachau. Transféré à Natzwiller, il réintègre Dachau le 31 mars 1945.
Il est réintégré dans la police.
 (Source : Gallica - JO du 23/12/1944)
Il est libéré le 27 mai 1945 et rapatrié trois jours plus tard par les troupes américaines. 
Rentré à Perpignan, au 15 rue des Mimosas, il devient commandant de groupement des CRS, après avoir fait un mémoire pour l’homologation de son réseau.
Il est nommé "Commandant Inspecteur de CRS" au groupement de Rennes
 (Source : Gallica - JO du 23/04/1948)
Le 9 janvier 1949 il est radié des cadres de l'armée comme chef de bataillon d'infanterie. (GR 8YE 52967) 
Il est nommé Commandant du groupement sur place à Rennes.
   
 (Source : Gallica - JO du 20/04/1949)
Il est homologué "Réseau Alibi" avec le grade de Lieutenant-Colonel.
 (Source : Gallica - JO du 19/02/1949)
Il est admis à faire valoir ses droit à la retraite comme commandant de groupement de 1ère classe.
 (Source : Gallica - JO du 18/11/1949)
 
         
(Source :   https://resistancepasdecalais.fr/carte-de-membre-de-lamicale-des-reseaux-alibi-et-maurice/)                  

FFC >  sigle de Forces françaises combattantes

Nom donné en 1942, à Londres, par le général de Gaulle, à l'organisation militaire constituée par les agents des réseaux de la France libre dans la zone occupée par les Allemands ou contrôlée par le gouvernement de Vichy.

Ces agents souscrivaient un engagement qui les faisait bénéficier du régime militaire en matière de garanties, de récompenses et de pensions ; ils étaient classés, suivant leur activité, en agents P1, s'ils continuaient leurs occupations personnelles, ou en agents P2, au cas où ils se consacraient exclusivement à la lutte contre l'ennemi. Ces derniers étaient soumis à la discipline militaire.

 
En 1953, il dédige une attestation pour confirmer le bon comportement du commandant Portay pendant les années 40-45.
Décorations :
Médaille militaire
Croix de guerre
Croix du combattant
Médaille de la Victoire
Médaille interalliée (1914-1918)
Médaille de l'ordre de l'Etoile d'Aujouan
Médaille d'honneur de la police française
Officier de Saint Sava (Serbie)
Médaille d'or avec couronne de la maison royale de Serbie
Chevalier de la Couronne de Roumanie
Croix de guerre avec palme 39-45
Chevalier de la légion d'honneur  (19800035/1192/37924)
etc...
 
Il décède le 16 septembre 1973 à Osseja (Pyrénées Orientales).
 
Pour en savoir plus - Bibliographie :
- Robert Chaussoy, Calais. 1939-1945. Zone interdite
- René Lesage, 100 figures de la Résistance dans le Pas-de-Calais, Éditions les Échos du Pas-de-Calais, novembre 2013.