Guide de Haute Montagne  -  Moniteur National de Ski

Sauveteur émérite et  ancien Commandant du CNEAS des CRS.

Extraits des nécrologies réalisées par  Jean Louis Grand et la direction des CRS.

 "....Admis au sein des Compagnies Républicaines de Sécurité au tout début des premières interventions des services publics dans la recherche et le secours en montagne. Sauveur avait un prénom qui le prédisposait à apporter sa plus grande contribution à cette spécialité; c'est ce qu'il fit avec excellence. Tout d'abord affecté à la CRS n° 147 à Grenoble, c'est au sein du Centre National de Ski et Alpinisme des CRS qu'il donna toute sa dimension d'homme, mais aussi de sauveteur et d'organisateur.

Montagnard dans l'âme, Pyrénéen d'esprit, ses aptitudes dans le domaine de la pratique de l'alpinisme, du ski et de la haute montagne lui permirent de réussir en 1958 la belle prouesse de sortir "major" du stage de guide de haute montagne à l'Ecole Nationale de Ski et d'Alpinisme de Chamonix.

Reconnu comme tel par ses pairs, "PIGUI..." comme tout le monde l'appelait était un homme réservé, peu loquace , mais très grand observateur des hommes et de la nature en particulier . Comme le vrai montagnard, il économisait ses forces pour toujours pouvoir disposer, en haute altitude, d'une réserve physique et psychologique pour faire face à l'imprévu. Après un parcours d'instructeur et de sauveteur au CNEAS des CRS, il fut admis à l'Ecole d'Officiers. Cette période lui permit de prendre un peu de recul et de réfléchir à l'organisation du secours en montagne au niveau national. C'est ainsi qu'en intégrant d'autres paramètres, notamment l'intervention de l'hélicoptère, la médicalisation, les nouveaux moyens techniques de recherche en avalanche et l'évolution des sports de montagne, il s'inscrivit dans une démarche d'actualisation et d'adaptation des moyens.

Parallèlement, il initia la création d'un véritable Bureau d' études sur les matériels, équipements et techniques, tout en dynamisant les retours d'expériences afin d'adapter au mieux les procédures opérationnelles. C'est d'ailleurs dans le cadre de ce travail méthodique qu'il réussit à mettre au point un brancard particulièrement adapté aux portages délicats, transports sur câbles et surtout, treuillages à bord d'hélicoptères.

Cette civière hélitreuillable, a été utilisée par tous les services de secours, à partir de 1972, et pendant plus de 40 ans. Le nombre de victimes d’accidents de montagne, ou de terrains escarpés, qui ont été secourues et évacuées dans le brancard PIGUILLEM est incalculable.

Civière  "Piguillem"

M. PIGUILLEM est le 1^er, et sans doute le seul CRS, a avoir acquis une notoriété internationale. En effet, le rayonnement qu’il avait dans le milieu du secours en montagne l’a conduit à occuper le poste de président de la commission avalanche de la CISA-IKAR, la commission internationale du secours alpin, pendant une dizaine d’années, du milieu des années 70 au milieu des années 80. Dans ce milieu, à l’époque largement dominé par les pays de l’arc alpin, majoritairement germanophones, avec des organisations de secours en montagne très différentes de notre modèle, M. PIGUILLEM a porté la voix singulière de la France, et de son service public de secours.

Nommé Commandant du Centre National d'Entrainement à l'Alpinisme et au Ski des CRS, il poursuivit sa quête d'organisation et de modernisation en liaison avec d'autres grands alpinistes et Professeurs de l'ENSA de Chamonix (Yves Pollet-Villard, Pierre Blanc, et bien d'autres ...)."

Qui aurait été mieux placé que lui pour le faire, alors qu’il avait participé en 1957 à la caravane qui avait récupéré les corps de Vincendon et Henry ? En effet, le sauvetage excessivement compliqué de ces alpinistes est à l’origine de l’organisation que nous connaissons actuellement, et dans la quelle les CRS, avec les gendarmes, occupent la 1ère place.

" ... il t'avait été donné la grande facilité de porter souvent le sac des autres ... "