BIOGRAPHIE DE RENE POITEVIN
Tiré du site
:http://www.ordredelaliberation.fr
Alias : Fouillet - Paulet
René Poitevin est né le 21 mars
1911 à Morthemer dans la Vienne, de parents cultivateurs.
Dernier d'une famille de douze
enfants, il suit une instruction primaire supérieure et parle et écrit
l'allemand.
Engagé volontaire en février 1930
au titre du 56e Régiment d'artillerie, René Poitevin est ensuite affecté
au 156e Régiment d'artillerie portée à Haguenau en Alsace et nommé
maréchal des logis chef en avril 1939.
Fait prisonnier lors de la campagne de France, le 23 juin 1940 dans la
région de Saint-Dié, il est interné en Allemagne, à Rawa Ruska, d'où il
parvient à s'évader, après quatre tentatives, le 17 août 1942.
Dès son retour en France, il
passe en zone libre et prend contact avec la résistance à Lyon en
septembre 1942. Il organise une remarquable chaîne d'évasion de
prisonniers de guerre depuis l'est de la France vers la zone libre et la
région de Lyon. Rapidement il prolonge cette chaîne en direction de
l'Espagne via Montpellier, Béziers, Carcassonne, Perpignan ou encore les
gares internationales de la Tour de Carole et le Tourniquet.
Remarqué par ses résultats et son
talent d'organisation, il est nommé chef régional du mouvement
Franc-Tireur pour la région R 3, à la place de Pierre Degon arrêté,
qu'il réussit à faire évader de la prison de Montpellier en septembre
1943, après avoir pris soin d'éloigner Madame Dagon de son domicile.
Ayant reçu du Comité national de
Franc-Tireur l'ordre de fusionner, René Poitevin passe tous ses éléments
aux Mouvements unis de Résistance (MUR), qui réunissent début 1943,
Combat, Libération-sud et Franc-Tireur, les trois principaux mouvements
de résistance de la zone sud.
En mai 1943, il entre comme assistant technique au contrôle routier, ce
qui lui permet d'être à même de fournir des renseignements sur les
unités allemandes étant, par ses fonctions,
Parallèlement, René Poitevin s'occupe de la fabrication de faux-papiers
et, en août 1943, est nommé chef régional (R 3) des Groupes-francs et du
service des faux-papiers des MUR. Il prend alors le pseudonyme de
Fouillet qui n'est d'autre que le nom de jeune fille de sa mère. Il
assure de nombreuses missions de sabotage et d'enlèvement d'armes au
profit des maquis de l'Hérault
Trahi, il est arrêté à son
domicile à Montpellier le 10 janvier 1944 par la Milice et la Gestapo.
Amené à la "Villa des Rosiers" il est abominablement torturé pendant 48
heures par l'équipe de l'ex intendant de police Marty, surnommée "la
brigade sanglante. Devant son refus de parler, il est livré à la Gestapo
qui lui fait subir à nouveau les pires tortures, sans qu'il lâche un
seul aveu.
Interné à Montpellier, il est
transféré à Compiègne le 27 janvier 1944. Il y retrouve maître Badie,
avocat à Montpellier et Monsieur Bedos de Nîmes ainsi que le commandant
Petit de Perpignan. Le 31 janvier René Poitevin est incarcéré à la
prison du Cherche-midi à Paris, puis à Fresnes ou il apprend sa
condamnation à mort le 3 février 1944. Le 4 février à 23 heures, il est embarqué en gare d'Austerlitz pour rejoindre Montpellier afin d'y être exécuté. Durant son transfert, menotté et chevillé, il s'évade en sautant du train en marche à l'entrée du tunnel de Bourg-lès-Valence. Ses gardes lui tirent dessus et le blessent aux jambes, le contact avec le sol est d'une telle violence que les menottes se cassent. Malgré ses blessures et le choc de l'évasion, animé par une volonté farouche de survivre, il rencontre un braconnier qui le conduit dans une ferme près de Gravenne, à 3 kms de Bourg-lès-Valence.
Ses hôtes le cachent et le
soignent jusqu'au 1er mars, date à laquelle il rejoint le maquis de
l'Ardèche et reprend le combat jusqu'à la Libération, sous le pseudonyme
de lieutenant Paulet des Forces françaises de l'Intérieur.
En septembre 1944, il occupe les
fonctions d'Inspecteur régional des Bataillons de Sécurité, futures
Compagnies républicaines de Sécurité (CRS).
A partir de 1945, il effectue une
brillante carrière au sein des CRS comme commandant de la région de
Montpellier puis du 8e Groupement de CRS à Lyon avant de terminer sa
carrière à la tête du 7e Groupement de Dijon, fin 1961, avec le grade de
colonel.
René Poitevin se retire dans
l'Hérault, à Villeneuve-les-Maguelonne, dont il est élu maire de 1965
jusqu'à son décès survenu le 31 janvier 1972 à Villeneuve-les-Maguelonne
où il est inhumé.
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Commandeur de la Légion d'Honneur
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Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945
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Croix de Guerre 39/45 (4 citations)
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Médaille de la Résistance avec rosette
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Médaille des Evadés
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Médaille des Blessés
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Croix du Combattant 39/45
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Croix du Combattant Volontaire 39/45
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Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
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Chevalier du Mérite Social
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Médaille des Déportés et Internés Résistants
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Médaille d'Honneur de la Police
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Médaille de la Résistance (Pologne) |
Pour en savoir plus sur ce personnage hors du commun, voir les archives "Pierresvives" de l'Herault |