BIOGRAPHIE DE PIERRE GENTIEN
(Coll. Roderic Martin - Louis Gentien)
Officier d'active dans la Cavalerie (habilité à la conduite
d'automitrailleuse de reconnaissance en juillet 1932). Affecté en Syrie
avec le grade de capitaine. En fonction à "la direction de l'arme" au
début de la guerre, en 1939. Capitaine, chef du service automobile du
5ème régiment de dragons à Mâcon en septembre 1940.
Promu commandant, marié (son épouse Chantal Lauras, résistante en
Saône-et-Loire, se verra décerner la Croix de Guerre) et père de
trois enfants, il rejoint la Résistance (réseau "Alliance") après la
dissolution de son régiment en novembre 1942, assure dans sa
propriété le camouflage d'une "quantité considérable de matériel
militaire", organise le passage de la ligne de démarcation pour des
résistants et fournit des renseignements précieux aux Alliés,
jusqu'à être dénoncé.
Entré dans la clandestinité (et utilisant, faux documents à l'appui, le pseudonyme de Pierre Germain), recherché par l'Occupant nazi, il part en août 1943 rejoindre les Forces Françaises Libres à Alger.
(Fausse carte d'identité de Pierre Gentien - coll Roderic Martin)
Il y parvient après avoir été interné durant trois mois dans de très
difficiles conditions au camp de Miranda, près de Burgos, en Espagne.
Il prend contact avec la Section du Bureau Central de Renseignements et
d'Action (BCRA) à Alger après son arrivée en Afrique du Nord et
accomplit dès lors nombre de missions : direction de l'entraînement des
agents envoyés en métropole, liaisons entre les troupes alliés et la
Résistance pour la préparation des opérations de débarquement et la
progression ultérieure. Lors d'une de ces missions, il est victime d'un
accident d'avion dans le secteur de Marignane et blessé à la jambe. Il
en gardera toujours des séquelles.
Chargé "de la mise sur pied et du commandement de la section française
de la Spécial Force n° 4 auprès de la VIIe armée américaine", il est
cité à l'ordre de l'Armée pour avoir "su donner à ce détachement une
remarquable impulsion", lui permettant "d'assurer, avec une
efficacité exceptionnelle, les liaisons avec les FFI et toutes les
sections spéciales qui lui étaient imparties. Au moment de l'avance sur
Lyon et Amberieu, a pris avec une audace raisonnée l'initiative de se
porter à travers les zones occupées par l'ennemi, à plus de 150 kms en
avant des éléments allés, réalisant dans la région de Cluny la première
liaison avec un détachement des forces spéciales des armées de
débarquement de Normandie".
Nommé lieutenant-colonel puis colonel, Pierre Gentien devient le premier chef des compagnies républicaines de sécurité nouvellement créées, le 8 décembre 1944. Il a été nommé chevalier de la légion d'honneur par décret du 10 juillet 1946 sur proposition du ministre de la guerre, en qualité de lieutenant-colonel sûreté nationale. Il reste à la tête des C.R.S. jusqu'au 15 février 1947.
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Réintégré au ministère de la Guerre, il est chef de corps du 2ème
Hussards de 1951 à 1953, sert ensuite dans le contre-espionnage. Il est
promu officier de la
légion d'honneur par décret du 20 octobre 1954
et
achève sa carrière militaire en 1959, à l'état-major du groupe de
subdivision de Dijon (7ème région militaire).
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(coll. Roderic Martin) |
OFFICIER DE LA LEGION D'HONNEUR CROIX DE GUERRE 1939-1945 CROIX DE GUERRE DES TOE |
Sources : Travaux de recherches de Alain Crosnier et Roderic Martin |
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Archives nationales, répertoire 19860095/1 - 19860095/19 - Service historique de la Défense, Division Défense, GR 28 P 2 - Grande Chancellerie de la légion d'honneur - service des décorations |
Blbliographies : |
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CROSNIER (Alain)
– La
Lettre du Vétéran,
n° 44, décembre 2014, article intitulé "Sur les pas du Colonel Pierre
Gentien, premier chef des CRS". |
- DELIRY (Claude) – Pierre Deliry ou la force de la prière (22/09/43-21/08/44), Edition du Souvenir, Imprimerie RGB Meursault (Côte d'Or), 1989, p 22- 36 |