BIOGRAPHIE DE BERNARD JEAN ERNEST MARIE
SAGUEZ DE BREUVERY
 
 

       
 
 
Né le 28 décembre 1895 à Granville (Manche)
Fils de Jules Théodore Arthur et de Marie Aldegonde Claire Lucie D'Arodes de Tailly
Marié le 14 septembre 1942 à Saint-Paul-d'Eyjeaux avec Andrée Bernadette Camille Louise Mauranges de Lavareille.
 
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Service Militaire : (Classe 1915)
 
Nommé sous lieutenant à titre temporaire à compter du 15/03/1919 au 24° RI  (JO du 11/04/1919)
 
Nommé sous lieutenant de réserve le 5/12/1919     (JO du 14/11/1920)
 
Nommé lieutenant de réserve le 5/12/1923     (JO du 28/05/1924)
 
Par décret du 27 décembre 1934, il est promu chevalier de la Légion d'honneur. 
 
  (Source:  Gallica -JO du 30 décembre 1934) 
 
Inscrit au tableau d'avancement en 1935 pour le grade de Capitaine.
 
  (Source:  Gallica -JO du 22 mai 1935)
 
Par arrêté du 28 janvier 1941, il est nommé régisseur d'avance pour le camp Saint-Paul (Haute Vienne)
 (Source:  Gallica -JO du 08 février 1941)
Rapport d'André Jean-Faure inspecteur général des camps -Visite du 22/12/41 au camp saint Paul
                Le camp de Saint-Paul avec ses baraques d’une capacité de 1000 personnes était initialement destiné à l’accueil des réfugiés. Il reçoit dès 1940 des opposants à Pétain qui les qualifie « d’indésirables ». Il s’agissait de politiques, d’abord des communistes et des anarchistes puis des socialistes, des francs-maçons et des gaullistes. Parmi les internés, il y eut de grandes figures de cette époque tragique comme Jean CAVAILLES, chef de la libération sud, le sénateur Georges BRUGUIER ou le député Henri GOUT. Ces deux derniers font parti des quatre-vingts parlementaires qui votent contre les pleins pouvoirs à Philippe Pétain le 10 juillet 1940.
 
Extraits de rapports
 
             Le 16 janvier 1941, Monsieur de Breuvery, Chef du *C.S.S. de Saint-Paul d’Eyjeaux, apporte au Préfet de la Haute-Vienne quelques réponses aux questions que celui-ci lui a posées :
« 1°– Situation du camp : à 500 m. du Bourg de Saint-Paul-d’Eyjeaux qui est desservi par un tramway départemental.
2°– Date de la création : 1er décembre 1940.
3°– Autorité qui a décidé la création : Ministère de l’Intérieur, Sûreté Nationale.
4°– Nombre moyen d’internés depuis la création : 467 à la date du 15 janvier 1941.
5°– Nationalité et catégorie des internés : Indésirables français »
(Archives Départementales 87, fond 185 W 3/57)          (*C.S.S. > Camp de séjour surveillé)
 
       (A la libération, le camp accueillit ensuite des prisonniers de guerre allemands servant de main d’œuvre dans les exploitations des alentours.)
 
               Bernard demande à intégrer la police nationale comme Commandant des gardiens de la Paix.
(Formation à Limoges)
 
Service dans la police Nationale : 
             
Par arrêté en date du 6 août 1942 , il est commandant du GMR"Maguelone".
 
  (Source:  Gallica -JO du 19 août 1942)
  (Source:  Gallica -JO du 11 septembre 1942)
 
            Bernard se marie le 15 septembre 1942 au château de la Fayolle à Saint Paul d'Eyjeaux (87220) avec Andrée Maurange de Lavareille**
** Mme Andrée Maurange de Lavareille (Petite fille du général Brugère - mariée le 17 août 1931 - veuve le 2 avril 1934  de Jacques Fougeras de Lavergnolle ) > 1 enfant Didier Fougeras de Lavergnolle.
 
Le 20 mai 1943, il quitte le commandement du GMR "Maguelone".
 (Source:  Gallica -JO du  9 juin 1943)
 
Par arrêté du 20 mai 1943 il est nommé Commandant Régional à Toulouse. 
 
  (Source:  Gallica -JO du 09 juin 1943)
 
Par arrêté du 12 novembre 1943,  il est nommé Commandant Régional à Clermont-Ferrand
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Extraits d'un rapport de la DGSN (Source : archives du Puy-de-Dôme cote 311 W 121 et 2330 w 104)
 
                 Il appert que dès son arrivée à Clermont, il était considéré comme suspect par le colonel Hachette chef du maintien de l'ordre. Il était notamment soupçonné de saboter les ordres qu'il recevait, soit en les répercutant de façon plus ou moins erronées soit en les transmettant avec un certain retard.
                 Lorsqu'il prend ses fonctions de commandant régional des GMR, il s'attache à ce que les GMR sous ses ordres n'entreprennent pas d'actions d'envergures contre les forces du maquis. Les quelques opérations secondaires  entreprises n'ont jamais donnés les résultats escomptés par l'intendant de police Mayade et les allemands. La plupart de ces actions se sont soldées par un échec total, les résistants ayant été prévenus de l'arrivée des forces de police.
                Cet état de choses avait incité Mayade à demander au gouvernement de Vichy de remplacer purement et simplement les policiers par des formations de miliciens. 
                Ses discussions avec l'Intendant  Mayade étaient assez fréquentes. Il donnait, au personnel de l'Intendance l'impression d'un homme évoluant dans un climat qui n'était pas le sien et dans un milieu dont il n'approuvait pas l'attitude.
                 Il ne fait aucun doute que c'est à l'issue d'une discussion plus violente que d'habitude au cours de laquelle Saguez de Breuvery aurait ouvertement fait connaitre ses opinions que Mayade s'est décidé de le faire arrêter.
                 Il avait confié à son épouse  qu'il s'attendait à être arrêté pour n'avoir pas accepté que les GMR participent à certaines opérations projetées par les allemands et la milice. Celle-ci  savait qu'il avait des liens avec la résistance mais ne connaissait pas avec quelle organisation  il communiquait.
 
                   Convoqué aux bureaux de la schutzpolizei avenue maréchal Pétain, le 6 juin 1944  à 17h00, il fut mis en état : d'arrestation dès son arrivée. Interrogé par la Gestapo au 2 bis avenue de Royat, il a ensuite été détenu au 92° RI à Clermont-Ferrand jusqu'au 19 juillet 1944 avant d'être transféré sur Compiègne.
 
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               Il faut noter que l'intendant Mayade était Intendant de police à Montpellier en 1942, lorsque Bernard Saguez de Breuvery commandait le GMR "Maguelone"
(Source : Gallica/BNF)
              L'Intendant Mayade fut exécuté à la libération. 
(Source :  Gallica - "le petit Marocain" du 08/10/1944)
 
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             "Le soir du 28 juillet 1944, les prisonniers qui partent pour l’Allemagne reçoivent le ravitaillement pour trois jours de voyage : un pain rond et un saucisson.
               Ils parcourent à pied le chemin jusqu’à la gare. Les conditions du voyage sont les mêmes que pour tous les convois de déportés : entassés à soixante par wagon de marchandises (parfois c’est même beaucoup plus, et quelques-uns meurent étouffés), les hommes ne peuvent pas s’allonger ; ils peuvent de temps en temps s’asseoir, mais seulement à tour de rôle. Un baquet sert de tinette. La chaleur est accablante, l’atmosphère étouffante, mais il n’y a rien à boire.
             Lors de l’arrêt à la gare de Soissons, les Allemands, qui passent une inspection méticuleuse, remarquent le trou : deux prisonniers sont aussitôt abattus sur le quai.
             Aucune évasion n’a lieu dans ce convoi : en tout, quatre hommes, soupçonnés d’avoir eu l’intention de fuir, sont exécutés pendant le voyage.
             Trois jours pour atteindre Hambourg. Un voyage très pénible mais qui doit paraître assez rapide par rapport à l’interminable transfert de Rennes à Compiègne… Une fois la frontière franchie, le train roule sans arrêts prolongés, car les voies ne sont plus coupées comme sur le territoire français.
              Le 31 juillet, le convoi arrive au camp de Neuengamme."
 
               Ce dernier convoi massif « habituel » : Compiègne-Neuengamme, le 28 juillet ,comportait plus de 1 650 hommes.
             Au total, 63 % de ces déportés meurent dans les camps nazis, où ils travaillent pour la plupart dans des conditions extrêmes, avant que les survivants ne subissent des évacuations éprouvantes devant l’avance alliée. Près de 20 % des décès enregistrés interviennent avant la fin de l’année 1944 ; plus de 40 % à partir du mois d’avril 1945.
Extrait de « Sur les traces de Jean Gosset »
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Bernard arrive à Neuengamme le 31 juillet et se voit attribuer le matricule 40478.
Effets personnels
1 montre poignée blanche
3 médailles blanches
1 anneau jaune   "16.09.42  - Andrée - Bernard"
1 anneau jaune avec couronne et arme
(Source :  ITS  Archives, Bad Arolsen )
       
 
                   Il décède le 17 novembre 1944  au camp de concentration de Neuengamme
Cause du décès  :   septicémie générale dans les phlegnons de l'épaule
(Source :  ITS  Archives, Bad Arolsen )
Mentions sur le registre mortuaire du camp de Neuengamme :
Prénom Bernard
Nom de famille Saguez de Breuvery
Date de naissance 28.12.1895
Lieu de naissance Grandville
Pays de naissance Frankreich
Date du décès 17.11.1944
Lieu du décès Hauptlager KZ Neuengamme
Emploi Polizeihauptmann
Numéro matricule 40478
https://www.kz-gedenkstaette-neuengamme.de/fr/historique/registre-mortuaire/
 
Déclaré "Mort pour la France" le 7 octobre 1947.