Enfant de viticulteurs, Christian MUSSO, qui était dans les C.R.S. à l’époque de Montredon des Corbières a gardé au fond du cœur une meurtrissure qu’il porte encore. Il a exprimé sa tristesse à l’époque des faits en écrivant un poème en 1976 intitulé «Quand La Vigne Saigne».
 
 
Quand la vigne saigne.
 
D’un soleil de printemps qui réchauffe les terres
De la colère aveugle de quelques paysans
Ce Jeudi 4 mars, il est je crois 15 heures
La terre en Languedoc est souillée par du sang.
 
De tous côtés affluent des renforts de police
Les paysans aussi sont venus tous armés.
Sont-ils des anarchistes ? Sommes nous des milices ?
Dans les deux camps je sais, les morts seront pleurés.
 
Les jours s’écoulent, lentement dans le calme.
En Narbonne et Toulouse, on enterre leurs corps.
Dans les deux camps, je sais, tous deux étaient des braves,
Faut- il pour être brave, subir ce triste sort ?
 
La France toute entière consternée est surprise.
N’y a t-il pas un moyen, sans perdre des enfants ?
Qu’en pressant ces beaux fruits, que nous donne la vigne,
Coule enfin du bon vin et plus jamais de sang.
 
Que tous ceux qui ont mission de régler ces problèmes
Le fassent vite et bien, car ici on se tue ;
Et ce sang qui a coulé en dehors de leurs veines,
C’est deux enfants chéris que la France a perdus.
 
 

Poème de  Christian MUSSO.

Brigadier- Major Honoraire de la Police Nationale,

Ancien de la CRS N° 60 AVIGNON- MONTFAVET