Tu portes bien en vue, sur un rouge éclatant
Trois lettres dessinées dans un hiver glaçant
Le huit de décembre, dix-neuf cent quarante quatre
Signé du Général, prenant couleur du Clathre.
 
Au destin improbable, trois lettres anonymes,
Dont personne n’aurait, misant sur l’acronyme,
Imaginé seulement, l’espace d’un instant
Une fortune de gloire, à travers les printemps.
 
Au début torturé, héritage de la guerre
Des coupes acérées parurent nécessaires,
Mais dans le même temps dans un nord en furie
Tes compagnies montrèrent grandeur et bel esprit.
 
Les voilà reconnues et devenant alors
Témoins dans le pays de tous les coups du sort
Trois lettres autonomes, servant la République
En tout lieu, par tout temps, métropole ou Afrique.
 
Le printemps onirique les a portés aux nues,
Dans Paris retourné elles sont intervenues
Leur maillage radio a permis à l’Etat
D’envoyer instructions, aux Préfets, seuls légats.
 
Un slogan infamant les a mis en avant
Les trois lettres ont alors brillé au firmament
A la fois critiquées mais aussi respectées
A la postérité leur renom s’est gravé.
 
Depuis elles ont servi avec loyauté
Protégeant constamment un droit bien décrié
Celui de contester en occupant la rue
Tout en canalisant les violences, les abus.
 
Et dans un même temps depuis leur création
Elles ont vers les secours fixé leur attention
Surveillant les rivages, sur les plus hauts sommets
Elles ont porté la flamme, premiers à y œuvrer.
 
Ce flambeau, leur symbole, éclaire leur avenir
Posé sur un passé et leur devise SERVIR,
Glorieux mais aussi très souvent menacées
L’Histoire les conforte pour de longues années.
 
 Christian Ghirlanda       (Rennes le 02 février 2023)