ECOLE NATIONALE DE MONITEUR et D'ATHLETES | |
ANTIBES 1941 | |
(Source : L’histoire du CREPS Provence-Alpes-Côte d’Azur et de ses sites… ) | |
"L’histoire du site d’Antibes La construction du Fort Carré débute en 1506, date à laquelle les fortifications d'Antibes sont relevées et la Tour Saint Jacques (Saint Jaume, aujourd'hui) édifiée. En 1553, la tour semble insuffisante pour protéger le port, elle va constituer le centre de la forteresse. La construction du fort actuel s'est terminée vers 1585. Vauban (1633-1707) va poursuivre la fortification de la ville et renforcer les remparts. Le Fort Carré est classé monument historique en 1938. Après la Première Guerre mondiale, la vocation militaire du fort carré s’associe progressivement une vocation sportive. Ainsi, Il accueille le centre régional d'instruction et d'éducation physique (C.R.I.E.P.) des 13ème et 15ème corps d'armée. Le 6 avril 1920, est inauguré le stade du Fort Carré d'Antibes, par le président de la République, Paul Deschanel,. | |
Le voile patriotique et mémoriel qui recouvre l’inauguration du stade trouve à se prolonger avec l’inauguration le 3 juillet 1927 de la statue d’un poilu qui surplombe le terrain au pied des murailles31 , juste devant le tombeau du général Championnet, commandant l’armée des Alpes pendant la campagne d’Italie en 1799-1800. Le monument rendant hommage aux victimes antiboises de la Grande guerre, dont les noms figurent sur une plaque, culmine sur un piédestal à 22 mètres de hauteur et présente la particularité de représenter le soldat l’arme au pied à sa gauche contrairement à l’usage, ce qui n’a pas manqué de susciter des interprétations allant même jusqu’à rendre cette anomalie responsable du suicide du sculpteur, Henri Bouchard, grand prix de Rome en 1901. Quoi qu’il en soit, cette statue de poilu, au pied d’un fort militaire, confère au stade du Fort Carré un aspect incomparable et une identité originale ancrée dans une mémoire patriotique. | |
Le stade du fort carré est à plusieurs reprises, le théâtre de rencontres de football prestigieuses nationales et internationales. Notamment en 1938, Il accueille une rencontre de la coupe du monde de football | |
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Après ce match, le stade du fort carré n’accueille plus de grande compétition sportive. Le déclin de l’équipe de football locale accentue encore son anonymat dans la géographie du sport hexagonal. Le stade n’est certes pas à l’abandon. Après avoir servi brièvement de site de regroupement aux réfugiés allemands et autrichiens internés au début de la guerre74, le fort carré a ensuite été associé à la préparation des moniteurs d’EPS sous le gouvernement de Vichy. La situation délicate de la France en partie occupée, la conduit à questionner les valeurs qui la soustendent et son modèle éducatif pour former des "Français capables d'assumer les lourdes tâches de l'avenir". En 1941 Jean Borotra** crée le Centre national de moniteurs et d'athlètes (C.N.M.A.) d'Antibes. Ainsi, même si des formations de professeurs d'E.P.S. sont déjà en place, le développement des formations de moniteurs d'E.P.S. correspond à une politique volontariste d'embrigadement de la jeunesse. L'efficacité de l'équipe, chargée de sa mise en place, permet au collège de devenir rapidement une référence en ce qui concerne l'éducation physique et le sport. En août 1940, "L'autorisation de principe de transformer le centre d'instruction physique militaire en centre d'éducation physique civil" est donnée en novembre. Le 12 janvier 1941 le C.N.M.A. ouvre ses portes. Les premières promotions de moniteurs vont parfaire les installations et construisent sur le stade, "une piste de course à pied…, les plateaux d'entraînement, les terrains de basket-ball, les sautoirs, etc., une piste d'obstacles variés… Les personnes recrutées au démarrage de l'établissement reflètent l'héritage militaire de l'école de Joinville. Le film de Jean d'Esme sur les "Moniteurs d'Antibes", montre les similitudes entre la vie de caserne et la vie au C.N.M.A (voir ci-dessous) . A leur arrivée, les élèves sont "incorporés", passent une visite médicale et se précipitent au rassemblement. La journée commence par une cérémonie des couleurs sous le regard protecteur du poilu de la Grande Guerre. Les déplacements en dehors du collège se font en chantant, au pas cadencé, en séparant les colonnes de garçons et de filles. "Discipline, devoir, sûrs d'eux, ce sont les moniteurs d'Antibes". | |
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Enfin, la fin de l'année 1942 marque le destin du Collège national des moniteurs et d'athlètes d'Antibes. Le colonel Beaupuis est nommé directeur des sports auprès du commissaire général, il est remplacé par le colonel Desroys du Roure. Mais plus encore que ce changement de direction, c'est le transfert de l'établissement à Paris et le changement de politique du 2ème commissariat général à l'E.G.S. qui va couper l'élan d'Antibes. Après la guerre, c’est à nouveau une structure militaire, l’école Militaire d'Escrime et de Sports de Combats (qui devient ensuite École d’entraînement physique militaire) qui l’occupe pour l’essentiel. Le ministère des Armées cède le terrain en novembre 1967 au ministère de la Jeunesse et des Sports et un premier « centre d’accueil » ouvre ses portes. Il devient ensuite un Centre Régional d’Education Physique et des Sports (CREPS) encore actuellement en activité. " | |
** En 1943, Borotra soupçonné de se rapprocher de la résistance est arrêté et interné en camps de prisonniers politiques. | |
Le
serment de l'athlète : Il est prononcé pour la première fois le 29 avril 1941. " Je promet sur l'honneur de pratiquer le sport avec désintéressement, discipline et loyauté pour devenir meilleur et mieux servir ma patrie". |
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Le film de Jean d'Esme sur les "Moniteurs d'Antibes" | |