Rapport
de mission à Limoges du Cne Angeli et de l'Aspirant Martina
Dés notre arrivée à Limoges nous avons pris contact avec le B.R.
qui nous a reçu cordialement et prêt à nous porter tout l'appui
nécessaire, après avoir exposé notre mission le Secrétaire à la
Propagande nous a mis en rapport avec le Préfet
Chaintron.(Jean
Chaintron, un militant communiste dans la prefectorale
(1944-1947))
Le Préfet
Chaintron
nous à reçu très cordialement mais a été très surpris
d'apprendre le déplacement d'une compagnie de F.R.S de
Marseille. Il serait très heureux qu'une formation analogue soit
constituée à Limoges, ayant a formuler des critiques sur
l'activité parfois illégale des divers groupements qui
s'occupent de l'épuration : (Bataillon de sécurité et
Prévôté
militaire) ou des
éléments Trotskistes fauteurs de troubles se seraient infiltrés.
Le Préfet nous a conseillé de voir le Colonel Rivier chef
d'État-major de la XIIéme Région comme étant un élément sûr.
Reçu par le Colonel Rivier, après un bref entretien, il nous a
déclaré qu'un Bataillon de sécurité militaire avait été
constitué pour la région et que notre formation dépendant du
Ministère de l'intérieur, seul le Commissaire Régional de la République
était
qualifié
pour s'occuper de nous.
Il nous a signalé
en outre que les équipements et armes ayant appartenu
aux GMR
qu'il avait
récupéré ont, été rendus au Secrétaire Général de la Police.
Reçu par le Directeur de Cabinet du Commissaire Régional de la
République qui ne voulut pas comprendre l'esprit F.R.S et
résistant qui nous anime et prétend que l'épuration étant
terminée dans la région une formation
comme
la notre ne peut exister dans Limoges.
Mais
sous forme de compagnie républicaine de sécurité ; nous devons
nous mettre à la disposition
du
Secrétaire Général de la Police auquel il nous envoie.
Le chef de cabinet après nous avoir entendu
tomba
dans les vues du chef de Cabinet du Commissaire Régional de la
république, pour nous indiquer
que
notre formation de F.R.S n'était autre qu'une forme régionale de
Cie de sécurité et qu'à Limoges des instructions avaient été
reçues du Colonel JENTIEN Cdt les
Cies
de sécurité pour la reconstitution en
C.R.S des GMR de la région, et qu'effectivement deux Compagnies
de GMR sous la dénomination C.R.S avaient été équipées, armées
et envoyées en opération à Poitiers et Strasbourg. Quatre
nouvelles compagnies devaient être constituées ; sur une note du
Colonel JENTIEN la priorité de recrutement
est donnée aux anciens éléments GMR.
Sur ce nous sommes retournés au B.R signaler les faits, les
camarades n'étaient pas au courant de ces agissements nous avons
été surpris de leur ignorance sachant que Chaintron et le
Colonel Rivier étaient
au
courant de la chose.
Nous avons renseigné aussi le Cdt Prado des Milices patriotiques
ainsi que le Cdt François du Bataillon de sécurité ignorant
également cet état de choses.
En conclusion
:
l'opposition semble très nette de la part du Directeur de
Cabinet du Cre Ral de République et probablement du Cre Régional
Boursicot.
Le Préfet après avoir appris que notre formation
fait
double emploi avec les Cies de Sécurité ne parait pas vouloir
nous donner tout son appui pour suppléer les C.R.S en voie de
formation mais serait partisan de nous voir infiltrer parmi ces
Cies de sécurité.
Il est de notre devoir de signaler que le B.R n'a pu nous
diriger consciemment
durant les pourparlers n'étant pas lui même tenu au courant
de tous les faits et manœuvres se passant dans la région.
|