Extrait du parcours de Lucien Depresles
 
Comité départemental de l'ANACR de l'Allier.
 

                ".... La nuit suivante, Lucien Depresles est de garde dans l'allée qui longe l'orée du bois face à la route Bresnay-Cressanges sur laquelle est passé le convoi des GMR et de la milice qui allaient à Noyant (ferme de Villars) pour y déloger au matin les maquisards du groupe Villechenon.

                 A ce moment-là Lucien Depresles ne pensait pas plus que ses camarades que les mêmes allaient revenir et les attaquer à la mi-journée. Les GMR de Pétain longeaient la forêt de Bois-Plan, le soleil brillait sur les casques…

                Le déséquilibre des forces imposait la décision d'une dispersion pour échapper à l'encerclement.

                C'est par petits groupes de 7 ou 8 que les résistants s'enfuient.

                Le groupe de Lucien Depresles part vers Cressanges, des Vernasseaux vers la route de Moulins. Les maquisards remontent à l'abri des haies sous le feu des GMR. Ils profitent du couvert d'un champ d'avoine où les Barichards moissonnent. L'avoine les protège de la vue des assaillants ; mais au moindre mouvement qui faisait onduler l'avoine, les décharges de chevrotines pleuvaient… L'orage s'abat sur le champ d'avoine, vers 17 heures les ordres des forces de Vichy s'en vont, les résistants couchés dans les fonds des billons de cinq tours sont trempés jusqu'aux os ! Le groupe de Lucien, avec Georges Aurembout, trois ou quatre gars de Souvigny, et Jean Baptiste Frière pas très loin, accompagne Cussinet qui va faire soigner son pied criblé de chevrotines chez Chalmin au Village…

                Les GMR ne quittent pas le chemin, c'est ce qui a sauvé les résistants dont les mitraillettes portaient au mieux à une vingtaine de mètres. Après être passés aux Gallards chez les Barichard, c'est une bonne vingtaine de plusieurs groupes qui vont trouver de quoi se réconforter au Village et dormir dans une maison abandonnée sur la paille à même le carrelage après cinq nuits sans sommeil…"