Sur les lieux du crash de l'A320 |
Un avion de ligne de type A320 s'est écrasé près de Barcelonnette, dans les Alpes-de-Haute-Provence, le 24 mars 2015. Il appartenait à la compagnie Germanwings. |
Sept secouristes sauveteurs de la CRS
Pyrénées de Lannemezan ont été mobilisés sur les lieux
du crash de l'Airbus A 320 de la compagnie allemande
Germanwings.
Récupérer les restes des dépouilles des
victimes de l'accident de l'Airbus A320 de la
Germanwings qui s'est écrasé le 27 mars près de la
Seyne-les-Alpes, dans les Alpes-de-Haute-Provence,
récupérer les effets personnels des passagers et
rechercher la deuxième boîte noire de l'Airbus et
évacuer les débris de l'avion.
«C'était la mission assignée aux 7 secouristes
sauveteurs de la CRS Pyrénées de Lannemezan dépêchés
sur les lieux du crash les mercredi 1er et jeudi 2
avril, ainsi qu'à leurs 7 collègues de la CRS Alpes.
L'autre facette de la mission était de porter une
assistance technique aux enquêteurs, afin de leur
permettre de se déplacer en toute sécurité sur la zone
de crash.
«Nous les avons assurés, comme des alpinistes, au
moyen de cordes, indique le major CRS Pascal Sancho,
adjoint au commandant de la CRS Pyrénées. Nous-mêmes,
usions des techniques que l'on utilise habituellement
sur neige ou glacier - crampons et piolets - afin de
nous déplacer sur cette zone, très pentue, escarpée et
friable, surtout dans sa partie haute.»
Cela a été une mission psychologiquement
très difficile pour les 7 sauveteurs de la CRS 29.
"Rien ne nous avait préparés à cela"
Avec 150 victimes, ils n'étaient plus dans
le contexte de leurs missions habituelles de secours.
L'objectif fixé était de rendre la zone, de 2 h
environ, «propre» de tous restes humains, de la
débarrasser de tous les débris et effets personnels
des passagers de l'Airbus, jusqu'à la collecte totale
des ADN des 150 passagers. Les CRS de la 29 ont
travaillé en collaboration avec les gendarmes des
divers PGHM. Tout ce qui était trouvé sur zone était
ensuite acheminé vers le PC opérationnel aux fins
d'analyse ADN et d'enquête judiciaire.
«Psychologiquement, cela a été très difficile», indique le
major : «Nous
avions l'impression d'être sur une scène de guerre. Il
n'y avait plus aucune intégrité physique des victimes.
La notion d'équipe a été très importante. Aucun stage,
aucune formation ne nous avait préparés à cela. Nous
puisions notre motivation dans le groupe. Nous étions
suivis par une psychologue. Mais le plus difficile, le
plus émouvant, était peut-être l'instant où nous
trouvions des effets personnels : une photo de bébé ou
de famille, du courrier, une carte d'identité, un
passeport. Cela nous ramenait à la réalité. C'était
bien des hommes, des femmes, des enfants, des êtres de
chair et d'os qui s'étaient fracassés sur cette
montagne.
À l'issue de notre mission, lorsque nous sommes
rentrés chez nous, tous autant que nous sommes, avons
été frappés d'une grosse fatigue, d'une lassitude qui
a duré 3 ou 4 jours. Le contrecoup de ce que nous
avons vécu et des images que nous avons emmagasinées.
Il va nous falloir du temps pour nettoyer tout ça. Une
psychologue est mise à notre disposition par le
ministère de l'Intérieur. De ce tragique événement,
nous retirons tout de même une satisfaction». Face à un événement d'enjeu international, les CRS
des unités de montagne, Alpes et Pyrénées ont su
mobiliser une centaine d'hommes sur les lieux du
crash, tout en assumant la permanence des secours sur
l'ensemble des massifs.
Une Expérience unique : la recherche de la boîte noire
L'autre mission qui était assignée aux
sauveteurs secouristes CRS de Lannemezan était la
recherche de la seconde boîte noire. à cet effet, ils
étaient tous munis d'une photo d'une boîte noire.
Propos recueillis par Alain Maillé
Source : La Dépêche du Midi du 11 avril 2015 |
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