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Projet d'une CRS "Montagne"
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Revue "La Flamme" de mars 1947 |
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…..L'existence de C. R. S. de « Montagne » se justifie d'un point. de
vue général. Sans vouloir ici traiter des questions d'emploi, on peut
admettre que le mot « Sécurité Publique » ne doit pas âtre restreint au
sens policier. Un village dévasté par une avalanche, des localités,
bloquées par la neige, un avion accidenté en montagne sont des
événements malheureusement assez fréquents pour que l'on puisse
prévoir l'intervention d'unités
spécialisées, entraînées, pourvues du matériel convenable pour la neige
et conservant l'excellente mobilité et le personnel de choix des C. R.
S. L'organisation d'une C. R. S. de montagne ne peut être qu'esquissée
ici. II faudrait, en outre, tenir compte des enseignements recueillis
dans des formations analogues françaises ou étrangères (Sections
d'éclaireurs-skieurs, compagnies de guides, police montée canadienne,
etc...). |
Une mesure de début pourrait consister à pourvoir une C.R.S. témoin
d'une section de skieurs. Pour la mettre sur pied, il doit y avoir, sur
les 14.000 officiers, gradés et gardiens en fonction, suffisamment de
Savoyards qui ne demanderaient .pas mieux que de pratiquer un sport où
ils sont dés as. Selon les résultats et les possibilités, cette
unité-témoin comprendrait ensuite une deuxième et troisième section de
skieurs. Il semble qu'il y ait intérêt, d'une part, à monter des unités
complètes sur skis, en évitant de répartir les sections entre plusieurs,
unités, et, d'autre part, de conserver une section « à pied » pour
économiser le personnel spécialisé en remplissant les multiples tâches
pour lesquelles les skieurs ne sont pas indispensables (gardes
statiques, surveillances dies routes, etc...). L'instruction n'offrirait
pas de difficultés très grandes, si l'on dispose, au départ, d'éléments
ayant des connaissances élémentaires. Soit la Fédération Française de
Ski, soit l'Ecole de Haute Montagne, pourraient prendre en charge
la formation des cadres
primitifs officiers et gradés. Puis, un moniteur diplômé pourrait être
recruté pour chaque section. Les services de ce moniteur seraient
également utiles en été pour les missions éventuelles en haute montagne. |
Bien au delà de toutes ces utilités pratiques et immédiates, le ski
constitue une incomparable école de formation physique et morale. Sans
être un sport complet, il complète les autres sports ; il donne
l'endurance, l'audace réfléchie, la maîtrise nerveuse. A ce seul titre,
il ne peut être négligé par les C. R. S. qui, soit en profitant des
possibilités de leur résidence, soit à l'occasion de leurs déplacements,
auraient tout intérêt à prendre contact avec ce sport et à commencer à
le pratiquer avec les « moyens du bord ». |
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J.
GIORDAN. |
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