LES LIVRES QUI PARLENT D'ANDRE
 
 

1 - « LES DERNIERS  MEHARISTES »  de Marcel Baudin - Extraits

 
Page 185  (27 décembre 1958)

« Pour le moment je fais connaissance du vétérinaire-Frotté et de l'adjudant-chef Maupoix, en second séjour en Aïr.

Lorrain de Malzéville, Maupoix a quelque 14 années de service. En 1944, au moment de la libération, il s'est engagé pour la durée de la guerre dans un régiment de la 2ème Division Blindée Régiment de Marche du Tchad, le RMT.

La guerre terminée, il s'est tout naturellement retrouvé en Indochine. Il y a fait deux séjours de trente mois dans des unités montées à dos d'éléphant. Par la suite et fort de cette expérience, il a été tout naturellement affecté au Sahara, dans les unités montées à chameaux.

Logique !

Maupoix possède une personnalité très attachante. »

 
Page 207 (21 Janvier 1959)
« Le soir nous baraquons auprès d’un campement d’Arabes. J’y apprends que Carpentier est arrivé hier à Akaratcha et que Maupoix en est parti depuis huit jours. »
 
Page 211 (30 janvier 1959)
« Le soir au Carré, je fais connaissance du lieutenant Paul Moquet et je retrouve Maupoix rentrés de patrouille. »
 
Page 258 (8 août 1959)
« Toute cette journée mes gens s’affairent à préparerce mouvement. Je suis le seul pour diriger ce branle-bas, tous mescadres étant en patrouille et Maupoix en permission. Je n’ai avec moi que Luciani, l’aspirant-vétérinaire qui vient de remplacer Frotté, arrivé enfin en service. »
 
Page 276 (2 décembre 1959)

« Pour la troisième fois depuis notre départ en campagne, j’ai lancé Maupoix sur un itinéraire différent du mien. Il assume ainsi, pour sa plus grande satisfaction, des responsabilités propres. Afin de lui laisser sa liberté et préserver la mienne. Je ne lui ai pas fixé de point de rendez-vous mais une zone d’un rayon de 30 kilomètres, pas de date mais une période de huit jours. »

 
Page 282 (6 janvier 1960)

« Depuis quelques jours, nous patrouillons dans les confins nord-ouest du Niger, à une centaine de kilomètres de la frontière algérienne, tout près de la frontière du Soudan (maintenant Mali).

A In Edek, à 25 km du Mali, je retrouve Maupoix parti le 30 décembre sur un autre itinéraire : Akaratcha, Ers n'Essebel, In Arida!, où il devait voir les campements Almouchakra, Touaj, Yaddès, Ibotenaten, etc...

J'ai 24 heures de retard sur mon programme mais cela ne l'a pas inquiété. Après quatre ans d'expérience méhariste, il sait parfaitement qu'il n'y a aucune raison de s'émouvoir pour un tel retard après un parcours de 250 kilomètres.»

 
Page 287 (19 janvier 1960)

«A la fin de la journée j'ai réussi à faire embarquer quatorze chameaux dans sept camions. Un exploit. Une misère. On arrête ici l'expérience. Dans le même temps j'aurais pu accomplir, au petit trot de mes chameaux, celui qui est fait pour durer, 60 à 70 kilomètres avec l'ensemble de mon unité, alors que présentement, je n'en ai qu'une "délégation".

Je fais partir tout de suite le gros du Groupe Nomade avec Maupoix vers le point de rendez-vous, Taken n'Koutiat. Dans ses ordres je lui mentionne de me rejoindre demain matin, à l’aube au plus tard.

Il devra marcher toute la nuit sans désemparer. »

 
Page 289 (20 janvier 1960)

« Tout s'est passé comme je l'avais imaginé.

Maupoix nous a rejoints vers quatre heures après avoir marché et trotté toute la nuit. Quelques instants de repos, thé, café, argira et tout le monde repart pour atteindre la naissance des traces au petit jour.

On se lance dessus dans un dispositif de combat.

Dans le courant de l'après-midi, Moquet est rejoint : mise en place d'un groupe pour empêcher son esquive, manœuvre, assaut.

L'exercice est terminé. »

 
Page 324 (15 novembre 1960)
« Je me suis donc organisé pour être léger, à peine 50% de mon effectif, rustique, débarrassé de tout ce qui crée un certain confort mais qui n'est pas de nécessité absolue. Exit donc tentes, tapis, caisses popotes, chameaux de bât pour les affaires personnelles des cadres et leur couchage, ...
Viennent avec moi, l'adjudant-chef Maupoix, le sergent Rey et un radio, le caporal-chef Seiler.
J'ai une autonomie d'eau de dix jours et deux mois de vivres : 45 jours distribués, portés par les chameaux de selle et gérés par chacun (tant pis pour les gourmands) et quinze jours en réserve.
J'ai aussi plusieurs charges de mil, déjà pilé, dont on fera des boulettes pour alimenter nos animaux dans les cas de disette. Cette alimentation d'extrême pénurie se pratique ailleurs, au Kaouar en particulier, en alternance avec des dattes. Au Groupe Nomade de l'Aïr, nous n'en avons pas l'expérience. Ce sera une première. »
 
Page 327 (21 novembre 1960)
« Demain, le gros de ma patrouille partira vers Ouraratakat, dans le Tidint, avec Maupoix. Je m’attarderai à la recherche de paturages dans la région de Tafadek où j’ai l’intention d’installer le Carré au début de l’été prochain. »
 
Page 329 (25 novembre 1960)
« Demain, j’aborde la montagne. Dans un souci d’augmenter le champ de nos investigations, j’enverrai Maupoix sur un itinéraire différent du mien. Il passera par le sud des Baguezanes, où je suis allé l’an dernier. J’irai moi-même par le nord. Nous nous retrouverons dans une semaine à Baouet, à 160 kilomètres, aux abords du Ténéré. »
 
Page 336 (2 décembre 1960)
« Il a fait très froid la nuit dernière, trop froid. J’ai à peine dormi. Dès deux heures du matin plusieurs de mes hommes ont préféré rechercher un peu de chaleur auprès d’un maigre feu plutôt que grelotter sous leur couverture.
Le soir, Maupoix me rejoint. »
 
Page 339 (5 décembre 1960)

« Demain, je quitte l'Aïr pour entrer dans le ténéré du Tafassasset. J'irai vers l'adrar Areschima, puis l'adrar Madet et reviendrai vers le nord du Takalokouzet. Un raid, sans point d'eau, de 300 kilomètres mesurés en lignes droites. Avec les dunes et les terrains difficiles, il me faut compter en réalité près de 350 kilomètres.

Que vais-je y trouver ? Je connais la réponse : rien.

Rien de vivant. Mais j'espère y découvrir des objets usuels, preuves matérielles patentes de présences humaines anciennes.

Tout est fin prêt. Je ne partirai qu'avec une vingtaine d'hommes. Les autres, aux ordres de Maupoix, traverseront le Takalokouzet par une route qu'il lui appartiendra de rechercher et découvrir. Nous nous retrouverons dans huit jours à l'aguelmam d'Agamgam. »

 
Page 351 (12 décembre 1960)

« Agamgam est un aguelmam. Depuis le ténéré, un seul itinéraire en permet l'accès, celui qui remonte la vallée du même nom. 11 me faut passer derrière un éperon rocheux à la paroi verticale.

Là, deux inscriptions retiennent mon attention.

La première, gravée dans le granit :   "LIEUTENANT GILLES 1928".

Gilles, mon très grand ancien, est aujourd'hui général. Il a eu un très beau comportement pendant la deuxième guerre mondiale, puis en Indochine. Il commande actuellement une division parachutiste en Algérie. C'est une figure charismatique des parachutistes.

Il avait commencé sa carrière ici.

La seconde, écrite à la craie blanche, est plus pragmatique. Elle est évidemment de Maupoix que je sais ainsi déjà arrivé et installé. Elle comporte une flèche et l'inscription :

"EAU PÂTURAGE COGNAC 5 KM".

C'est une bonne nouvelle. Je sais ce qui m'attend.

 
Page 352 (12 décembre 1960)
« Sur sa route, dans le massif du Takalokouzet, Maupoix a découvert une cache contenant une dizaine de mouflons boucanés. Le mouflon à manchettes, particulièrement sauvage et méfiant, se plaît bien dans cette région de l'est de l'Aïr, montagneuse et très peu peuplée. Aussi, pour ces deux raisons, l'endroit est-il favorable au braconnage.»
 
Page 362 (10 janvier 1961)

« En quatre jours, je n'ai rencontré qu'un seul campement, aux environs de Tarazit. Ce sont des Imaquérassen, des kel Ajjer de la région de Djanet, à 550 kilomètres au nord-est. Ils élèvent chamelles et chèvres.

Maupoix, sur un autre itinéraire passant à l'est du Gréboun, n'a rencontré que la même désolation. Il m'a rejoint ici, à Tin Galène. »

 
Page 364
« Demain, je pars léger, infléchissant ma route vers l’est, vers l’Adrar Bous. Maupoix, avec le plus gros détachement, ira en directement vers Tadéra où nous nous retrouverons vers le 15 janvier. »
 
Page 366 (15 janvier 1961)

« Toujours le Ténéré : du sable, des galets, des collines de rochers, des falaises et encore du sable. Du sable toujours et partout. Rien d'autre. Le néant biologique.

Une terre hostile qui se laisse piétiner, traverser mais qui ne permet pas qu'on y vive. Tadéra est un puits. Mais, là encore, Dieu n'a donné qu'une demi-félicité : l'eau y est d'une qualité très médiocre et son débit est très faible.

En tamajeq, Tadéra, c'est la "saumure".

Dure étape aujourd'hui : 12 heures. J'ai découvert à une heure de marche un petit développement d'arbres dont les extrémités de branches trompent la faim de mes chameaux.

Maupoix y est arrivé avant moi.

 
Page 369 (24 janvier 1961)

« J'ai quitté Madan ce matin, faisant maintenant route plein ouest, vers In Guezzam, le poste frontière entre Niger et Algérie.

Maupoix a pris un itinéraire plus direct vers Taken n'Koutiat où je lui ai donné rendez-vous autour du 1er février.

Breffeil est allé de son côté. Nous nous retrouverons sous peu à Assamaka. »

 
Page 373 (30 janvier 1961)
« Je suis arrivé hier soir en même temps que le camion de ravitaillement qui apportait les soldes, « l’argent officiel » et les courriers officiel et personnel. Maupoix nous y avait précédés. »
 
Page 374 (14 février 1961)
« Parti depuis deux jours, j'ai laissé le commandement de ma patrouille à Maupoix. Deux goumiers seulement m'accompagnent. C'est un moment de détente que je recherchais : pas de radio, pas de relevé d'itinéraire à établir, des responsabilités légères, des déplacements à mon gré, sans fatigue excessive, des veillées prolongées le soir auprès du feu, bavardant avec mes goumiers, partie en français, partie en tamajeq. Un véritable repos physique, moral, intellectuel. Il me fallait cela pour me remettre en forme. »
 
Page 394 (19 avril 1961)     Rencontre avec un compatriote d’André Maupoix originaire de Malzéville.

« Ce Touareg-là n'a pas de takouba, ni aucune ai arme, ni aucun talisman et ses mains sont trop propres et trop blanches.

Mes interrogations reçoivent bien vite une réponse.

J'ai devant moi le père Jean Ploussard, Rédemptoriste.. adepte spirituel du père Charles de Foucauld et de ses "Petits Frères de Jésus".

C'est un grand gaillard, à peine plus âgé que moi, originaire de Malzéville, banlieue de Nancy.

Il a décidé, avec l'accord de Monseigneur le préfet apostolique de Niamey, de vivre désormais en pays touareg, en Aïr, à l'instar et comme le père de Foucauld l'avait fait au Ahaggar. Il se fait appeler Yakhia, traduction arabe de Jean. Yakhia ag Rissa, Jean fils de Jésus.

Il ne s'est pas fixé pour objectif d'essayer de convertir quelque(s) Touareg au christianisme mais plus simplement de créer une cellule chrétienne en pays musulman.

Comme d'autre planterait un drapeau sur un îlot en plein océan ou au plus haut d'une montagne jugée inaccessible.

Comme moi je monte le mât du drapeau français partout où je m'arrête, y compris sur la dune la plus isolée es pleine tempête de sable.

Il envisage d'installer son ermitage dans la région de Kongui, un massif montagneux proche de Tafadek, réputé pour son accessibilité difficile, sa faible densité de population et... ses nombreux mouflons. »

 
 
2 - "Méharistes du Niger" de Marc Carlier - Extraits
 
Page 448 -
"Peu après partait une patrouille (lieutenant Lescure) pour servir de plastron au 7° escadron saharien d'infanterie de marine(7° ESIMA) et de la 2° compagnie FV dans la région de Dabaga. Un mois plus tard, le lieutenant Baudin allait reconnaître les monts Bagzane et l'adjudant-chef Maupoix la région en limite de la subdivision de Tanout."
 
Page 451
"1960, se présentaient sous l'aspect de petits bassins échelonnés dans une gorge étroite et seulement accessibles à l'homme. Le lendemain, le chef de détachement avec quelques hommes gagnait l'Adar Madet pendant que la plus grande partie du GN 11/A, sous le commandement de l'adjudent-chef Maupoix, se portait à l'aguelman d'Amgamgam."
 
P 452
"...Maupoix à Amgamgam. A l'entrée du Kori, sur la paroi verticale d'un éperon rocheux, figurait l'inscription "lieutenant Gilles 1928". Le 22 décembre1960, il arrivait à Iférouane, où il rencontrait le peloton du lieutenant Kahn du 7° escadron saharien de découverte et de combat (7° ESDC)."
 
P...452  ?
"Le lieutenant Baudin quittait Zourika, le 6 janvier 1961. Il continuait par l'Ouest du Gréboun passant par Zéline, Tarazi, Tin-Galène, où il arrivait le 10 janvier 1961, rejoint peu de temps après par l'adjudant-chef Maupoix. Ce dernier avait contourné le Gréboun par l'est sans rencontrer personne; le froid et le vent régnaient en maîtres. "
 

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https://www.ingall-niger.org/images/mesicones/icone24.jpg
3 - Un article  du web - La période coloniale  -  Extraits
https://www.ingall-niger.org/hier/la-periode-coloniale/la-periode-de-colonisation

"...septembre 1958, le référendum pour la constitution de la République du Niger a lieu, il devient Etat membre de la Communauté avec à sa tête Diori Hamani. Fin mai 56 de nouveau le carré est installé à Marandet, le 3 juillet une tornade comble le puits à cause de l'affolement de vaches peulhs. 1 chameau est tué par la foudre. En mars 1957 le Lieutenant Carpentier est à Agalel, passe à Azelik puis Fagoshia et Tegidda n'Adrar pour rejoindre Agadez. Juillet 57 retour à Marandet puis surveillance de la Cure salée par le Sous-Lieutenant Dumontet, puis In Kakan, Agalel. Mai 58 Carpentier retourne sur Marandet est aménage une piste d'atterissage. Septembre 58 Adjudant-Chef Maupoix à Marendet. Le 2 novembre Carpentier est à In Gall puis nomadise dans la zone des Kel Fadey. Février 59 Carpentier et Maupoix se rejoignent à In Abangarit."

 
 
 
 
Un article en rapport avec le Niger et la famille Maupoix
Les Productions végétales du Sahara et de ses confins Nord et Sud. Passé - Présent - Avenir
"La Compagnie d'élevage du Niger à Dire a fait construire dans ces derniers temps une faucheuse aquatique à Bourgou (Modèle Jacques et Colas, construit aux usines Maupoix à Triancourt, Meuse. Coque en acier, moteur Bernard, force 8 CV). Elle est faite pour travailler sous l'eau, mais elle peut fonctionner aussi à 0m10 au-dessus du niveau. Elle coupe en trois heures environ 15 t. de Bourgou vert. Le ramassage est fait avec des fourches à crochets et le Bourgou est chargé sur des chalands."