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BIOGRAPHIE DE FREDERIC CURIE (Source : Frédéric Plancard) |
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Créateur du Groupement Hélicoptère de la Sécurité Civile (GHSC). |
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Cet officier des sapeurs-pompiers de Paris fut aussi un grand résistant. « Bien ou rien ». Telle fut la devise, toute sa vie durant et en toutes occasions, du lieutenant-colonel Frédéric Curie des sapeurs-pompiers de Paris. |
Né à Etupes (Doubs) le 20 février 1906 dans une famille d’agriculteurs,
il se destine tout d’abord à une carrière d’instituteur. Il entre à
l’Ecole Normale de Mirecourt (88) puis effectue quelques mois
d’enseignement dans les Vosges avant d’effectuer son service militaire
au 10e BCP. Rapidement nommé officier, il effectue sous l’uniforme du
30e BCP, quelques mois à Euskirchen en Allemagne lors de l’occupation,
par la France, des Territoires Rhénans. En octobre 1929, lors de son
retour en France, il endosse l’uniforme du 23e BCA puis entre en juillet
de l’année suivante à l’Ecole militaire de l’Infanterie et des Chars de
Combats de Saint-Maixent où, ayant démissionné de son grade de
lieutenant, il entre comme sergent. |
Nommé au 46e d’Infanterie, il sollicite son entrée en février 1934, au
régiment de sapeurs-pompiers de Paris où il obtiendra deux médailles
pour actes de courage et de dévouement. |
En juin 1940, il est capitaine et l’adjoint du commandant de la 4e
compagnie, caserne du Vieux-Colombier à un jet de pierre de l’église
Saint-Sulpice. |
Frédéric Curie y est arrêté par la Gestapo en août. Jugé en octobre 1940, il est condamné « au nom du peuple allemand » à 16 mois de prison pour avoir délivré de faux papiers d’identité à des Français évadés de colonnes allemandes de prisonniers. |
Sa peine, il la purge à la prison du Cherche-Midi, de Fresnes, ainsi qu'à Troyes et Dijon. En détention, son ardeur ne faiblit pas, il fait passer des tracts et des journaux clandestins. |
Libéré en décembre 1941, Frédéric Curie crée en janvier de l’année
suivante « Sécurité-Parisienne », le seul groupe de résistance
intrinsèquement lié au régiment de sapeurs-pompiers. Le 20 août 1944, le
groupe « Sécurité-Parisienne » prend le commandement du régiment de
sapeurs-pompiers de Paris sur ordre du nouveau préfet de police de Paris
Charles Luizet. Frédéric Curie est alors nommé chef de corps adjoint du
régiment. |
Le groupe « Sécurité Parisienne » s’illustrera particulièrement lors des
journées de la libération de Paris. Plusieurs pompiers y sont d’ailleurs
tombés les armes à la main. |
Liaisons avec la Préfecture de Police, transmissions de renseignements,
captage de messages allemands, ravitaillement en armes, en munitions et
en explosifs de la préfecture de police, participation directe à la
bataille par la mise à disposition de chefs FFI, nettoyage des toits à
partir du 25 août, liaisons avec les alliés dont l’Etat-major
d’Eisenhower, du général de Gaulle et de Leclerc et déploiement sous
l’Arc de Triomphe du premier drapeau tricolore, telles furent quelques
missions des soldats du feu de Sécurité-Parisienne. |
Le groupe a fourni en armes, en matériels et en nourriture des maquis
FFI près de Nemours et a distribué les 180.000 exemplaires de
« L’information officielle des armées de la République », le premier
journal de la France libre. Sans oublier, enfin, la sécurisation de la
descente des Champs-Élysées par le général de Gaulle le 26 août 1944. |
Personnellement, Frédéric Curie fait partie d’un autre groupe de
résistance baptisé « Patriam Recuperare » et a fourni des renseignements
très importants qui ont été envoyés à Londres. Il participe aussi à
l’élaboration du plan qui aboutira au coup de main sur le fourgon
cellulaire de Jean-Pierre Lévy, membre de l’assemblée consultative
d’Alger arrêté lors d’une mission en France occupée. Frédéric Curie fait
aussi passer en Suisse le fils de Marcel Poimboeuf, lui aussi membre de
l’assemblée consultative d’Alger. |
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Le 13 juillet 1946, il est décoré de la Légion d’honneur par le préfet
Luizet. Le 16 juin 1945, il avait reçu la médaille de la Résistance,
moins d’une année plus tard, le ruban noir et rouge s’est orné d’une
rosette, Frédéric Curie devient donc un Officier de la Résistance. Une
distinction qui n’a été décernée qu’à 4 253 personnes en France. |
Il participe en 1949, comme juré militaire au procès d’Otto Abetz, l’ambassadeur du Reich en France qui le cite dans ses mémoires comme étant celui des jurés « qui donnait le ton ». |
La Libération le voit aussi en directeur du Centre d’instruction de la
Protection contre l’incendie, embryon d’une école nationale des
sapeurs-pompiers ayant pour but la formation des chefs de corps des
sapeurs-pompiers communaux. |
1949 est aussi l’année de sa rencontre avec l’hélicoptère. |
Frédéric Curie suit avec intérêt les travaux de l’adjudant de Taddéo, un
ancien de « Sécurité-Parisienne ». Le premier essai a lieu sur
l’héliport d’Issy-les-Moulineaux avec un Hiller 360, seul appareil en
état de voler à cette époque. D’autres essais seront organisés avec un
Westland-Sikorsky WS-51 et un Bell 47G. |
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Convaincu de l’utilité de l’hélicoptère en matière de lutte contre
l’incendie et dans le sauvetage, il est détaché au ministère de
l’Intérieur et travaille avec acharnement à la promotion de
l’hélicoptère. |
Démonstrations et sauvetages se succèdent partout en France et en
Europe. En 1953, il se rend en Hollande lors des terribles inondations.
En 1954, c’est en Algérie qu’il vole après le tremblement de terre
d’Orléansville. |
En 1956, l’année de sa mort, il réalise la première liaison entre le
continent et la pointe du Raz. En juillet de la même année, il recherche
et transporte un blessé aux alentours de Chamonix et le mois suivant, il
a participé aux opérations de dégagement de deux alpinistes à la Meije. |
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Le 7 octobre 1956, lors du Salon Nautique, il est victime du premier
accident de ce type : son hélicoptère s’écrase dans la Seine alors qu’il
effectue des démonstrations « et
il évite une issue fatale grâce à ses réflexes et à sa présence d’esprit ». |
Le Groupement Hélicoptère verra officiellement le jour après la mort du
lieutenant-colonel Curie, le 19 juin 1957. Mais Frédéric Curie aura mis
sur les rails, avec une énergie inlassable, ce service qui fait encore
aujourd’hui l’admiration de tous. Le préfet Sirvent l’explique dans une
note : « Préparant les
marchés, les suivant dans les différentes phases de la procédure
administrative, prenant livraison et essayant lui-même les appareils, il
a effectué plus de 500 heures de vol par tous les temps, sur mer, en
haute montagne et il a assuré parallèlement de nombreuses missions de
secours et de sauvetages. Il est indiscutable que ce labeur écrasant
qu’il effectuait seul pour être sûr de sa réussite et qui, maintenant
nécessite pour son remplacement, la nomination de quatre personnes, a
contribué à attaquer sérieusement sa résistance physique qui était
au-dessus de la moyenne et qui, l’amenant à la limite de ses forces a
contribué à sa mort brutale ». |
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Il reçoit en 1956, « en récompense de sa hardiesse et pour services
rendus à la cause de la giraviation », la médaille de l’Aéronautique. |
Cette même année, il participe avec la CRS n° 147 de Grenoble au Film "Alerte en Montagne". |
Le 20 décembre
1956, il succombe chez lui, à une crise cardiaque. |
(Le "Bulletin" n°18 - Page 50) |
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Le 15 septembre 2007, pour le 50e anniversaire du GHSC, Michèle
Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur a baptisé à l’aéroport de
Nîmes-Garons, l’échelon central du Groupement Hélicoptère de la Sécurité
Civile, du nom de « Lieutenant-colonel Curie ». |
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Décorations : |
- Chevalier de la légion d'honneur. |
- Croix de guerre 39-45 avec 2 palmes de bronze. |
- Deux médailles d'honneur pour acte de courage et de dévouement 1938 - 1943 |
- Croix du combattant volontaire de la résistance |
- Médaille de la résistance avec rosette 1946. |
- Médaille de l'aéronotique 1956 |
- Chevalier des Palmes académiques |
- Médaille de la déportation et de l'internement pour faits de résistance. |
- Croix du combattant |
Pour davantage
de renseignements au sujet de Frédéric Curie,
Frédéric
PLANCARD |