BIOGRAPHIE DE FERNAND LOUIS BARTHELEMY BARRAT |
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(Dossier de resistant : GR 16 P 34368 BARRAT, Fernand 15.02.1914 La Garde Var FRANCE Homologué) |
( Source : Extraits du livre de Maurice Agulhon et Fernand Barrat "CRS à Marseille" ) |
Né le 15
février 1914 à La Garde (Var). |
Son père, chef de réseau dans une compagnie d'électricité, avait des
idées sociales révolutionnaires (anarchistes avant la guerre de 1914,
socialistes et communistes ensuite). |
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Fernand Barrat fait ses études primaires à La Garde, puis entre en 1928
à l'Ecole des apprentis de l'arsenal de la marine à Toulon. Il y devient
ouvrier ajusteur. De 1932 à 1934, il suit par correspondance les cours
de l'Ecole spéciale des travaux publics du bâtiment et de l'industrie. |
Il accomplit son service militaire (en 1934-1935) et l'achève avec le
grade de quartier-maître chef. |
Il se syndique à la C.G.T. en 1932 et, au retour du service militaire,
adhère au Parti socialiste S.F.I.O. ; l'influence dominante est celle de
son « père spirituel » Michel Zunino (député SFIO du Var et maire de La
Garde. Barrat devait même devenir secrétaire de la section socialiste de
La Garde. C'était le temps du Front populaire et de la guerre d'Espagne
; son intérêt pour les problèmes militaires date de cette époque. |
A la fin de 1938, toujours socialiste et militant de la C.G.T., il est
frappé de quelques jours de mise à pied pour sa participation à la grève
générale du 30 novembre. |
Il passe le temps de guerre de 1939 à 1940 à Toulon dans la D.C.A.
(Défense Contre l'Aviation) ; il est démobilisé en juillet 1940. |
Comme l'activité politique socialiste n'existe plus à cette date, c'est
un militant du P.C. (Raymond Cantagel) qui le « contactera » au
printemps de 1941 pour l'amener au Front national, puis au parti
lui-même, à Toulon. |
Barrat résume ci-dessous ses activités : |
ACTIVITE DU CAPITAINE F.F.I. BARRAT FERNAND |
homologué n° 1 611 en date du 16 mars 1945 |
"
BARRAT Fernand alias « JEAN ». |
Entré dans la résistance Front national en mai 1941 sous les ordres de
Paul Rigon, responsable du département du Var. |
A partir de cette date, j'ai organisé le mouvement dans la commune de La
Garde, ainsi qu'à La Valette, autre commune limitrophe de celle de La
Garde. Ces deux groupes furent chargés de la distribution des tracts et
journaux clandestins dans les deux communes susnommées et villages
environnants, le tout pendant l'année 1941. |
1942 — Divers sabotages furent opérés par
mes hommes de La Valette travaillant à l'arsenal maritime de Toulon. |
Propagande, recrutement, formation de groupes ; plusieurs de ces
derniers furent intégrés vers la fin de l'année et début 1943 dans les
formations F.T.P.F. |
Deux de ces groupes et moi-même furent intégrés dans cette formation le
1er septembre 1942. A partir de cette date, j'ai occupé différentes
fonctions dans les F.T.P.F. |
1943 — A partir de mars 1943,
j'organise le recrutement pour les maquis F.T.P.F. du Var, camps de
Sainte-Maxime et des Maures, puis je suis attaché au service de
renseignements de l'état-major départemental F.T.P.F. du Var jusqu'en
février 1944. A partir de juillet 1943 jusqu'à la capitulation de
l'armée italienne en septembre 1943, je suis recherché par l'O.V.R.A.
et je dois vivre dans l'illégalité. |
1944 — En février 1944, je suis nommé à
l'état-major départemental F.T.P.F. du Var en qualité de chef
départemental des Milices patriotiques. A cette responsabilité, j'ai
organisé et entraîné environ 3 000 hommes qui prirent une part
importante à la libération du département du Var. |
Liquidateur départemental du Var pour les anciens F.T.P.F. cité à
l'ordre du C.A. Armée en date du 1er octobre 1949. |
Certifié exact Le capitaine F.F.I. ex-lieutenant-colonel F.T.P.F. BARRAT
Fernand |
Authentifié à l'original par les liquidateurs
nationaux Marcel Mugnier et Fernand Vigne |
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En août 1944 - "Il est organisé, à titre provisoire, des "Forces Républicaines de Sécurité" (F.R.S.) Chargées conjointement avec les forces de police et les forces militaires, du maintien de l'ordre et de la sécurité publique dans les territoires libérés." |
A Toulon, Barrat est désigné comme commandant du bataillon du Var |
Depuis le 25 août, le bataillon logeait au café dancing Nancy, Boulevard de strasbourg et à la pâtisserie Palma Place du Théâtre.Les hommes de garde couchaient à même le sol dans les différents étages de la pâtisserie, ainsi qu'au fond du café Nancy. |
Les F.R.S. étant des forces supplétives de police, Barrat avait demandé
qu'elles remplacent le G.M.R. Esterel, au château Castelombre à
Ollioules, qu'il occupait depuis 1941. Mais à la faveur du rappel à
Vichy des G.M.R., le château avait été occupé par la Sûreté navale. Il
fallut près de trois mois de démarches pour obtenir, en novembre, que la
marine lâche Castelombre. Le capitaine de corvette Baudoin (futur préfet
maritime), ancien résistant, en relations cordiales avec Barrat, avait
facilité les choses. Le cantonnement de Castelombre correspondait bien
en effet à l'usage voulu ; son éloignement de la ville, les baraquements
disposés dans le parc ont facilité la prise en main de cette unité dont
les éléments (trois cents hommes) provenaient de l'ensemble du
département du Var. |
Un service de recherche et d’arrestation situé 49, rue Victor Clapier
dirigé par l’aspirant Elie Taramino fonctionnait sous la responsabilité
de Barrat. |
Le GMR « Esterel » revenu dans le Var en décembre 1944 était stationné à
la Caserne Gardanne. |
Suite à la création des Compagnie républicaine de sécurité le 8 décembre 1944, il est prévu en début d'année 1945 de fusionner les FRS avec les CRS. |
Le 1er mars 1945, le lieutenant-Colonel Fernand Barrat, commandant le bataillon des FRS du Var deviendra le capitaine commandant la 155° compagnie républicaine de sécurité. |
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Le commandant Barrat et le lieutenant Béal (Col F. Barrat) |
Suite aux évémements de 1947 à marseille, 11 compagnies furent dissoutes dont la CRS 155, |
voir le document créations et dissolutions |
Le 16 novembre 1947, lors d'un déplacement à Périgueux à la caserne Saint Georges, la compagnie est desarmée. Quelques jours après, Barrat ramenait son unité désarmée au contonnement d'Ollioules, sans incidents. |
Pour approfondir ces épisodes de la vie des CRS lire son ouvrage "CRS à Marseille" |
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Ces services devaient être reconnus à la Libération par l'octroi de la
croix de guerre avec étoile de bronze décernée par le général Olleris,
commandant la IXe Région, avec la citation suivante : « Résistant de la
première heure. Service de renseignements F.T.P.F. début 1943. Détaché
en février 1944 à la formation des Milices patriotiques dans le Var.
Chef départemental des Milices patriotiques ; organise ses effectifs et
les entraîne aux combats pour la libération du département ». |
Citation remplacée en 1949 par celle-ci plus complète et plus officielle
: |
République française Guerre 1939-1945 Citation |
Décision n° 833 |
LE SECRÉTAIRE D'ETAT AUX FORCES ARMÉES « GUERRE »
CITE A L'ORDRE DE L'ARMÉE, BARRAT Fernand, Louis |
Officier résistant de la première heure, membre de l'état-major F.T.P.F.
du Var dès mars 1943. Chef départemental des Milices patriotiques, a su
par son énergie et son sens inné de l'autorité créer et organiser ces
formations et les entraîner aux combats. Prit une part prépondérante à
la préparation des opérations militaires des maquis F.T.P.F. N'a jamais
hésité au mépris du danger, d'assurer lui-même sous le feu de l'ennemi,
plusieurs liaisons importantes. |
Lors des combats pour la libération du département du Var, tout en
assurant le commandement des troupes placées sous ses ordres, a pris
part effectivement aux durs combats de rues qui se déroulèrent du 18 au
25 août à Toulon. |
Officier ayant fait preuve des plus belles qualités de chef. |
Cette citation comporte l'attribution de la croix de
guerre avec étoile de vermeil. |
Elle annule et remplace celles accordées
antérieurement pour les mêmes faits. |
Fait à Paris, le 1er octobre 1949 signé : Max LEJEUNE |