BIOGRAPHIE D'ALCIDE PIERRE MARCEL  BRENOT
 
 
 
 
 
Né le 18 juillet 1893 - Saint-Laurent-lès-Macôn  (01)
Fils de Jacques Brenot et de Philiberte Genevoy.

En 1919, il se marie avec Julia Pinaut

Après un fils né en 1922, la famille s’agrandit en 1925 avec l’arrivée de jumelles
Employé de commerce, Marcel Brenot entreprend une carrière de négociant en vins et spiritueux à Saumur (49). Mais les affaires ne font pas florès. Il retourne à ses premières amours, les métiers du bois, au service d’une scierie familiale.
Décédé le 1er janvier 1986 - Voisin-le-Bretonneux  (78)
 
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Service Militaire :     (Source : Livret militaire archive départementale de l'Yonne  et documents de Bruno Le Marcis)
 
               Frais émoulu de sa formation d’élève Officier de réserve (E.O.R.) au 168e Régiment d’Infanterie, à Toul (54), Marcel Brenot rejoint à pied le Grand-Couronné de Nancy (54) en 1914, où les troupes du Général de Castelnau (Son mot dordre resté célèbre est sans appel : « En avant, partout et à fond ! ») harcèlent les Allemands et tentent de reconquérir l’Alsace-Moselle au prix de nombreuses pertes humaines.
Il est : Caporal le17 avril 1914 - Sergent le 5 août 1914 - aspirant le 25 décembre 1914
             Le baptême du feu de l’Aspirant Brenot est brutal. Le 31 janvier 1915, son chef de section est tué à ses côtés lors d’un assaut.  Première citation.
Cité à l'ordre de la Brigade Mixte de Toul n° 15 du 31 janvier 1915 :
"A pris le commandement de la section au moment ou le chef venait d'être tué, a su rétablir l'ordre et réorganiser sa troupe très éprouvée, a maintenu sa position pendant toute la nuit malgré les attaques ennemies."

Blessé et évacué le 1mai 1915, (Balle à l'épaule ), il rejoint le front le 29 octobre 1915.

Promu sous-lieutenant à titre temporaire par décision du général commandant en chef du 4 avril 1916.
Evacué blessé le 7 juillet 1916 ( Eclat d'obus à la tête et au genou droit) , il rejoint les armes le 15 août 1916.
Cité à l'ordre de la Division N° 51 du 15 août 1916 :
" Chef de peloton faisant preuve en toutes circonstances de sang froid et de décision. A été blessé le 7 juillet 1916 alors qu'en dépit d'un bombardement intense, il allait relever en première ligne un de ses camarades qui venait d'être enterré par un obus."
Passé dans la réserve active le 1er octobre 1916 mais maintenu sous les drapeaux.
Blessé le 19 avril 1917 à 4H du matin en champagne, (Balle à la jambe gauche).
Cité à l'ordre de la division N° 93 du 3 septembre 1917 :
"Officier très actif, d'un moral élevé commandant un peloton de mitrailleuses, a été griévement blessé le 19 avril 1917 en exécutant sur la terre pleine une reconnaissance de la ligne ennemie".

Opéré suite à ses blessures, il part en convalescence à Grenoble, puis à Bordeaux. Il en conserve suffisamment de séquelles pour que sa réintégration dans l’Infanterie pose problème. Pour sa 4e année dans la Grande-Guerre, il est versé dans l’Aviation.

 
           Le 4 novembre 1917, le Lieutenant Brenot est détaché à l’École de photographie aérienne de Sommesous (Marne) pour être formé à la reconnaissance aérienne et rejoint l’escadrille BR 233 sur le terrain de Moyencourt (80).
Cité à l'ordre du 3° Corps d'Armées N° 269 du 5 juillet 1918 :
" Officier d'infanterie d'un moral élevé aliant au courage et au plus bel entrain une volonté qui lui a permis d'obtenir de sérieux résultats dans le réglage de l'artillerie à action lointaine. A soutenu un combat inégal contre cinq avions ennemis au cours d'une récente mission, est descendu à basse altitude dans les lignes ennemies pour mitrailler une batterie en action".
             Promu lieutenant de réserve à titre temporaire par décision du 18 mai 1918 et à titre définitif le 18 août 1918.

Après une formation expresse à l’emploi alternatif des appareils photographiques et des mitrailleuses Hotchkiss (500 coups/minute), qui équipent les Blériot XIV, Marcel Brenot effectue une centaine de missions aériennes de reconnaissance totalisant, de janvier à octobre 1918, quelque 260 heures de vol au-dessus des lignes ennemies.

Il excelle dans tous les domaines et collectionne les appréciations élogieuses de ses supérieurs : dans l’art de la photographie (qu’il pratiquera toute sa vie avec un talent certain), dans l’analyse des clichés, précieuses ressources pour les stratèges et les tacticiens de l’État-Major, comme dans le combat aérien ou l’appui rapproché. Ce chef d’équipage — à l’époque, le pilote n’est qu’un subalterne sera cité pour être sorti victorieux d’un combat inégal à cinq contre un et avoir, à basse altitude, mitraillé avec succès une batterie ennemie en action.

Démobilisé le 6 novembre 1919.
Affecté au magasin général d'aviation N° 3 le 27 septembre 1920.
Chevalier de la Légion d’honneur à 27 ans, Croix de Guerre avec palmes, quatre blessures, cinq citations…
 
( Source : Gallica JO du 07 février 1921)
 
Promu Capitaine de réserve  le 24 décembre 1926.
Affecté au 34° Régiment d'aviation le 7 décembre 1929
Affecté à la base aérienne 104 de Dugny le 1 décembre 1936
Admis à servir en situation d'activité le 1 août 1937 et affecté au Bataillon de l'Air N° 107 de Villacoublay
 
        
Il rejoint ensuite le 116 de Saint-Cyr l’École, dont il prend le commandement en second.
Promu au grade de commandant le 7 mars 1938   (JO du 19 mars 1938).
En 1939, il dirige les préparatifs de la mobilisation.
Inscrit à nouveau aux Tableaux spéciaux de la légion d'honneur (Pour le grade d'Officier).  
( Source : Gallica JO du 05 janvier 1940 )
(Source: Gallica - L'Intransigeant du  15 janvier 1940)
 
 
Il était commandant en second de la base de Saint-Cyr l’École où avaient été regroupés les derniers avions de reconnaissance dont disposait l’armée à l’époque (La base est évacuée en mai 1940. Elle est bombardée par les Allemands en juin 1940).
 
Sa dernière affectation en tant qu'officier de l’Armée de l’Air a été le BA 116.
 
                        
 

Avant l’armistice, les avions de reconnaissance du B.A. 116 ont été prestement éloignés et la base rapidement préparée pour sa démilitarisation. D’impressionnants stocks d’armes et de munitions ont été rassemblés en vrac devant les bâtiments de meulière couverts de tuiles rouges. Le 3 juin, tout explose. La base est bombardée par l’aviation allemande. Les incendies qui s’ensuivent ont raison des derniers hangars. L’attaque fait-elle des victimes ? Les dégâts sont impressionnants… Marcel Brenot les fixe aussitôt sur la pellicule.

L’aviation allemande a-t-eIle été la seule à frapper ? Un sabordage aurait été organisé à la demande du Commandant Manhès, l’un des officiers de la base, par un futur résistant, plus tard proche de Jean Moulin, et membre du BCRA à Londres : Tony de Graaff. Tous les officiers sont-ils au courant de ce qui pourrait s’apparenter à un acte de résistance avant l’heure ? Marcel Brenot restera en relation épistolaire avec Graaff jusqu’en 1944.

Les restes du BA 116, ont été transportés à Pau (64) au moment de l'Exode. Marcel Brenot y a été démobilisé.
 
Administrateur de deux Groupements de Travailleurs Etranger (GTE) :  (Source : Bruno le Marcis)
 
              En tant qu'administrateur civil rattaché au Ministère du Travail, il dirige deux Groupements de Travailleurs Étrangers (GTE) constitués pour l’essentiel de républicains espagnols (900 personnes), affectés pour la plupart aux travaux forestiers et agricoles autour d’Oloron-Sainte-Marie.
Chef du 182e G.T.E. à Gurs et du 526e à Izeste (1940-1943)
Camp de Gurs  (Coll. Chantal Pénicaut)
HISTORIQUE : Situé près du gave d'oloron,  à 20 km d'Oloron Sainte-Marie, crée en Mars/Avril 1939 sous la 3ème République, le camp de concentration  de Gurs a été le 2ème plus grand camp de ce type dans le Sud de la France. Il avait été conçu pour loger 18 000 personnes, les constructions comptaient 400 baraquements sur une surface de 80 hectares.
Plan du livre de Claude Laharie "Le Camp de Gurs" on y voit l'Ilot réservé pour les ouvriers du GTE.
 
Une petite partie du camp était affecté au 182° GTE.
 
Le commandant Brenot à son bureau ( Coll. Bruno Le Marcis)
 
   
Drapeau du 182° GTE  ( Coll. Bruno Le Marcis)
 
L’envahissement de la zone libre par les Allemands, les ponctions d’effectifs de plus en plus fréquentes pour renforcer la main-d’œuvre sur les chantiers du Mur de l’Atlantique dans le Sud-Ouest, ainsi que des attaches familiales dans le Loir-et-Cher ont motivé le choix de Marcel Brenot de répondre à l’appel du Ministère de l’Intérieur qui cherchait alors d’anciens officiers encore « verts » pour commander les tout nouveaux GMR.
 
Il démissionne du 526° GTE fin mai 1943. après plus de deux années passées dans las Basses-Pyrénées.
 
Extraits d'un document réalisé par Bruno Le Marcis à partir d’un fonds d’archives personnelles sur
le commandement du 182° puis du 526° GTE par le commandant Brenot.
 
Service dans la police Nationale :
 
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Nommé commandant régional des Groupes mobiles de réserve 1° echelon pour la région d'Orléans. 
 ( Source : Gallica JO du 06 août 1943 )
 
 
(Coll. Bruno Le Marcis)
 

Les critiques n’ont pas manqué à l’encontre de Marcel Brenot, durant son séjour pyrénéen, elles ne manqueront pas non plus jusqu’à la Libération. Un dicton béarnais affirme "Qui passe par Izeste sans être critiqué peut passer l’enfer sans être brûlé". La suite du parcours de Marcel Brenot montrera qu’il peut faire aussi parfois très chaud hors de l’enfer…

Affectation en Haute savoie...
 
Il sera révoqué sans pension   ( Source : Gallica - JO  du  28 février 1945 ) 
 
 

 Le 14 février 1945, le ministre de lIntérieur, Adrien Tixier signe un arrêté de révocation avec effet au 21 février 1945 : "Considérant que : M. Brenot Alcide (ladministration a réhabilité le prénom honni), Commandant Régional des Groupes Mobiles de Réserve de 2e classe, précédemment affecté à Orléans, actuellement suspendu,

a) na rien fait pour amener les  ex-Groupes Mobiles de Réserve de sa région à passer à la Résistance.

b) ne sest pas opposé à la livraison aux Allemands, des armes de son unité.

c) nest pas intervenu pour sopposer à la constitution, le 27 juillet 1944, du peloton qui exécuta deux membres de la Résistance,

d) a ainsi, par son attitude, favorisé les entreprises de lennemi".       (Source : AD45 1203W117999)

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