BIOGRAPHIE DE ROBERT VAN-DE-MERT
 
 
Né le 27 juin 1919 à Saint-Paul d'Eyjeaux (Haute-Vienne).
 
 
Décédé à Antony (92) le 21 juin 2011 à l'âge de 92 ans.
 
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Situation Militaire:
 
-Appelé classe 39/1 le 15.11.39.     Nommé Caporal le 15.3.40
-Prisonnier de Guerre le 22.6.40 à ROBACHE (Vosges )- C.I.D. 62-307 RI
-Evadé du. K° 601 du stalag XII F le 28.10.41.
-Réincorporé au 16 éme B.C.P. à LIMOGES par BM N° 7946 du 4.12.41, en tant qu'appelé de la classe 39/1 et maintenu au delà de la durée légale sous les drapeaux.
-Libéré le 15.10.1942 à LIMOGES (Voir copie des services militaires et copie de la feuille de démobilisation).
Attitude durant la guerre 39/40 et la captivité :

-Appelé à compter du 15.11.39 sous les drapeaux, a été envoyé aux Armées en Alsace le 15.4.1940. A la suite de son action lors du bombardement de GRANDELBRUCH (Bas Rhin) le 16.6.40, a fait l'objet de propositions au grade de Sergent et d'une citation à l'ordre du Régt. qui n'ont pu être encore homologuées, en raison de sa capture survenue quelques jours plus tard.

*Citation :" Jeune gradé plein d'entrain donnant en toute circonstance l'exemple de la hardiesse et de la ténacité. Le 16 juin 1940 à Grendelbruch, au cours des bombardements par l'aviation ennemie a fait preuve d'initiative, de bravoure et de sang-froid en se portant résolument au secours de camarades blessés et a été l'un des premiers à organiser la lutte contre l'incendie."
-Fait prisonnier avec sa Cie le 22.6.40 à ROBACHE (Vosges) a été interné dans différents stalags. Après avoir enduré les pires rigueurs, et à la suite de deux vaines tentatives, a réussi à s'évader du K°601 du Stalag XII P, le 28.10.41, dans des conditions qui lui ont fait attribuer la médaille des évadés, entrainant le droit au port de la croix de guerre (Voir ).
 "Capturé en juin 1940 et interné en allemagne, à la suite de deux tentatives, réussit en octobre 1941 à s'évader du kommando601 (Stalag XIIF) entraînant dans sa fuite un de ses camarades. Rentré en France et passé en zone libre, prend après sa démobilisation, du service dans la police où il aide puissament la résistance."
*Participation à la résistance :
- Après son évasion a été recherché par la police allemande à son domicile à ANTONY (Seine) à la suite de son attitude dans les camps en captivité. Dès son retour a fait parvenir des renseignements à ses camarades de captivité, afin de faciliter de nouvelles évasions.
- Arrivé en "Zone non occupée" et réincorporé au 16 éme B.C.P., a fait une intense propagande dans l'Armée d'armistice contre l'esprit de collaboration. A fait acheminer du courrier d'Alsaciens-Lorrains clandestinement par l'intermédiaire de Mle FLORIANE (Artiste peintre 1 Rue A Stevens PARIS).
- Démobilisé le I5.10.42, entre dans le Police le 1er Nov.1942, et reste en contact avec ses anciens chefs du 16 éme B.C.P. (Cdts.FADY et CANONNE).Il s'est engagé aux côtés de Léon ROUBEROL ("Commandant Léon") dans un secteur de renseignement du mouvement "Combat".
 
Carrière dans la police :
 
Entre à l'ecole de police de Limoges le 01/11/1942  au Mas Jambost à Limoges.
Affecté en qualité de gardien de la Paix au GMR Limousin au service comptabilité.
Nommé sous/brigadier comptable le 01/11/1943 sur place.
*Participation à la résistance :
Entré dans la Police Nationale avec l'accord de ses chefs de résistance, il a travaillé sous l'autorité d'Alphonse SIGRIST, (Région "R5" des MUR), l'aidant à recruter des résistants au sein de la Police, à détecter les indicateurs de la Gestapo et de la Milice, et à camoufler du matériel.
En différentes occasions a pu aider des réfractaires du S.T.O. et prévenir des opérations de police.
En résumé a cherché a créer dans la police un état d'esprit apte à servir la Résistance, en liaison avec l'O.R.A. et l'A.S. et obtenant les résultats suivants :

1) Contactage d'un noyau de résistants gagnat peu à peu, recherches des éléments suspects (Indicateurs de la Milice et la Gestapo), annihilation de tout esprit combatif contre le "Maquis", ce qui a permis d'avoir du personnel prêt en toutes occasions à aider la résistance et faisant preuve d'inertie lors des opérations de police.

2) Recherches de renseignements pour l'A.S. et l'O.R.A. (Renseignements sur les opérations de police - armement- état d'esprit du personnel, puis, à la suite du contactage dangereux d'un ex G.M.R. : PATRY  Eugène devenu interprète à la Gestapo de Limoges, renseignements très importes concernant les agents de cet organisme, ce qui a permis d'effectuer de nombreuses arrestations après la Libération).
3) Organisations de départ pour le "Maquis":
              -- Lors du débarquement, le 6 juin 1944, (sur ordre de Mr. SIEGRIST du M.U.R.), il organise à Limoges le départ au maquis du capitaine VAUJOUR (alias "Hervé") de 43 gardiens de la paix du G.M.R. Limousin avec leur armement (Pistolets-mousquetons-mitrailleuses-PM), à bord de 4 camions et qui prirent part à des opérations contre l'ennemi en Corrèze et à la prise de Brive.
             -- Le 17 aout 1944, aidé par le lieutenant MARMAIN, il organise un second départ (sur ordre du Colonel BESSON de la Garde) auquel VAN DE MERT a participé avec le grade de sergent-chef. A permis au groupe sous la conduite du Capitaine BOINOT (de l'O.R.A.) d'effectuer des opérations de harcèlement contre l'ennemi dans la Vienne, le Cher et l'Indre, après avoir participé à la libération de Limoges,
- Quoique volontaire pour la durée de la guerre, a été nommé par arrêté du 24.10.44 de Mr, le Commissaire de la République de la Région de Limoges, Inspecteur de la Sûreté Nationale (à titre provisoire) à la Brigade de Surveillance du Territoire de LIMOGES où il a participé pendant plus de 2 ans à la recherche et à l'arrestation d'agents de l’ennemi ( jusqu'au 31/12/1946).
 
Nommé brigadier de 2° classe le 29/11/1946 (au titre de la résistance a/c du 01/01/45)
Nommé brigadier de 1° classe à titre exceptionnel le 01/01/47.
Nommé OP stagiaire le 28 mars 1951
( Source : Gallica  - JO du 2 mai 1951) 
Affecté comme officier stagiaire à la CRS 21 
 
 
( Source : Gallica - JO du 10 septembre 1951) 
OP de 1ère Classe Nommé à la Martinique le 9 septembre 1954
 
( Source : Gallica JO du 13/10/1954)
Nommé OPP
( Source : Gallica JO du 24/08/1957)
OPP 2° echelon à la Martinique est placé en congé administratif - 7 mois et 15 jours.
 
( Source : Gallica JO du 20/08/1959)
Premier commandant de la CRS n° 7 en mai 1962
 
 
Croix de guerre avec étoile de bronze
Médaille militaire par décret du 1 janvier 1963.
Nommé chevalier de la légion d'honneur
( Source : JO du 14/07/1968)
Nommé Commandant principal
 
( Source : JO du 22/05/1969)
 
Officier de l'ordre national du mérite le 26 mai 1975  (JO du 3 juin 1975)
 
Officier de la Légion d'honneur  (JO du 14 juillet 1994) Commandant de groupement honoraire de la P.N.
 
 
 
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ARCHIVES DE LA DÉFENSE       HISTOIRE ORALE
 www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr
 
3 K 77 – Colonel Robert Van de Mert        RVM          (Enquêteur : Sébastien Laurent)
 
Contenu des entretiens réalisés en 2002
Biographie
Né le 27 juin 1919 à Saint-Paul d'Eyjeaux (Haute-Vienne).
 
Entretien n° 1 réalisé le 15 juillet 2002 au SHAT
 

La campagne de 1940. – (Plage 1) Robert Van de Mert (R.V.M.) évoque ses origines familiales ; R.V.M. est appelé au 107e régiment d’infanterie à Angoulême lors de la déclaration de guerre ; envoi de l’unité en avril 1940 au sud de Strasbourg ; évocation des bombardements et des premiers combats ; volonté de R.V.M. de ne pas déposer les armes.

La captivité à Strasbourg et en Sarre. – (pl. 2) Sabotage des armes par la section de R.V.M. ; rumeur persistante chez les prisonniers d’une libération rapide ; évocation de l’attitude de la population alsacienne à l’égard des colonnes de prisonniers ; R.V.M. évoque l’entrée dans Strasbourg déserte ; affectation des prisonniers dans une caserne de la ville ; les autorités allemandes confient aux prisonniers la tâche d’enlever les barbelés sur la ligne Maginot et la ligne Siegfried ; évocation des difficultés d’alimentation ; R.V.M. est envoyé dans un autre camp en Sarre ; transmission clandestine de nouvelles succinctes à sa famille ; la résistance morale de R.V.M. ; évocation des premières tentatives d’évasion.

La captivité en Sarre. – (pl. 3) Nouvelle affectation de travail dans la journée et tentative d’évasion ratée.

32 Inventaire analytique des Sous-Séries 3 K et TO

L’évasion. – (pl. 4) Changement de vêtements ; départ de R.V.M. avec un camarade ; passage par Sarrebourg ; l’aide apportée par les Alsaciens-Lorrains aux évadés ; arrivée en gare de Metz puis passage par Verdun, Valmy et arrivée à Paris.

Le retour en région parisienne et le franchissement de la ligne de démarcation. – (pl. 5) R.V.M. entretient des correspondances avec les familles des évadés et des échanges clandestins avec ses anciens camarades ; R.V.M. revient dans sa famille à Antony ; R.V.M. se rend dans le Cher avec un passeur qui est arrêté ; franchissement de la ligne.

L’armée d’armistice et la découverte de la résistance. – (pl. 6) R.V.M., encore mobilisable, est affecté dans un régiment d’infanterie ; R.V.M. est interrogé par le 2e bureau du régiment ; il fait ensuite le choix du 16e BCP à Limoges ; considérations sur l’état d’esprit de l’armée d’armistice ; R.V.M. découvre le mouvement « Combat » par des sous-officiers du bataillon.

La résistance et l’entrée dans la police au GMR Limousin. – (pl. 7) R.V.M. fait la connaissance, par le biais de son oncle, de Roubeyrol, responsable du service de renseignement de « Combat » ; R.V.M. dont la date de libération du service militaire approche, est embauché par le Comptoir national d’escompte à Limoges ; sur le conseil de Roubeyrol et des officiers résistants du 16e BCP, R.V.M. entre à l’école de police de Limoges ; camouflage d’armes de l’armée d’armistice dans les caves de l’intendance de police ; transmission de messages ; état d’esprit du GMR ; évocation de l’arrestation à la Libération du capitaine Descubes, chef du GMR.

L’affaire Lombardin. – (pl. 8) Lombardin fils d’un sous-officier de gendarmerie, travaillant pour la Gestapo, est déporté par les Allemands à la suite de ses excès ; usurpation d’identité lors de l’entrée dans le camp ; Lombardin s’engage dans l’armée française après la libération de son camp, mais est assassiné à la Libération.

 
Entretien n° 2  réalisé le 16 juillet 2002 au SHAT
 
Évocation de faits antérieurs à l’entrée au GMR. – (Plage 1) Perquisition des Allemands au domicile des parents de R.V.M. en janvier 1942 ; organisation d’un réseau de correspondance clandestine avec l’Alsace-Lorraine.
L’activité du GMR. – (pl. 2) Évacuation du Vieux port de Marseille ; aide apportée à certains Israélites ; R.V.M. évoque son adjoint Jacques Delarue ; envoi du GMR en renfort des brigades de gendarmerie en Corrèze ; mission à Lyon pour le départ du STO.
Poursuite des activités de résistance au profit de « Combat » et de l’ORA au sein du GMR. – (pl. 3)
Freinage des ordres de Vichy ; R.V.M. est agent de liaison à Limoges entre « Combat », l’AS-MUR et l’ORA ; distribution de tracts et de papillons et transport d’explosifs ; R.V.M. est en contact dans les différents mouvements avec d’anciens officiers du 16e BCP ; évocation de l’invasion de la zone sud.
La montée du GMR au maquis. – (pl. 4)
R.V.M. reçoit l’ordre de la résistance de rester à Limoges ; départ nocturne d’une partie de la brigade ; évocation du destin de divers membres du GMR en 1944 1945 ; les massacres de Tulle, d’Argenton-sur-Creuse et d’Oradour incitent la résistance à freiner la constitution de maquis puis, à la mi-août, à changer de position ; il est ensuite proposé à R.V.M. d’entrer à la surveillance du territoire.
La surveillance du territoire de Limoges.– (pl. 5) R.V.M. évoque la personnalité des membres de la brigade de la surveillance du territoire (ST) de Limoges ; compétences de la ST de Limoges ; R.V.M. évoque ses premières enquêtes : les parachutages de commandos français par les Allemands ; (pl. 6) évocation des personnalités du commando Pasthié parachuté pendant l’offensive allemande des Ardennes ; condamnation à mort de la totalité des membres du commando par le tribunal militaire ; (pl. 7) l’affaire Breffy, ancien tortionnaire de la Gestapo ; récit de l’arrestation à Paris ; la coopération avec le BSM 12, bureau de la sécurité militaire de Limoges ; absence de surveillance des activités communistes de la part de la brigade ; les enquêtes sur les déportés (pl. 8) l’affaire des époux Thérade ; (pl. 9) évocation des circonstances dans lesquelles R.V.M. quitte la surveillance du territoire ; brève allusion à la suite de la carrière ; évocation des moyens utilisés pour travailler à la surveillance du territoire.
 
(Ces entretiens sont consultable uniquement en salle de lecture Louis XIV à Vincennes)
 
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