BIOGRAPHIE DE BERTRAND CLARKE DE DROMANTIN |
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Né le 15 janvier 1905 - Bordeaux (Gironde) |
Décédé le 9 janvier 1984 - Marmande (Lot et Garonne) |
Etude à l'école supérieure de commerce de Bordeaux |
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- En fin de scolarité, incité par l'école, il effectue la préparation militaire supérieure, (PMS) qui vient juste d'être créée. |
- Diplôme en poche en 1924, il effectue son servive militaire à Saint-Maixent, puis comme sous-lieutenant dans l'infanterie coloniale. |
- En 1927 Il prend un poste dans une entreprise de
commerce au Sénégal, cependant l'entreprise péréclite et il rentre
en France où il achette un cabinet d'assurance. - Mobilisé en septembre 1939 comme lieutenant de réserve il participe avec son régiment aux combats de l'Yser et tiendra sa position jusqu'au jour de l'armistice. |
- Démobilisé, il tente de remettre sur pied son cabinet d'assurance mais le contexte n'est pas favorable. |
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En 1945, en dépit
de la victoire finale, la reprise tardait à se montrer. On apprenait
alors que l'Etat avait ressenti le besoin d'accroître les forces de
l'ordre et qu'il venait de créer un nouvel organisme de la sûreté
nationale : le corps des « Compagnies Républicaines de Sécurité »
(C.R.S.) dont l'encadrement officiers était notablement ouvert à des
officiers de réserve détenteurs de diplôme d'études supérieures. |
Saisissant l'occasion Bertrand Clarke de Dromantin faisait acte de candidature et, le 1er novembre 1945, devenait le chef de l'une des formations mises sur pied. |
En septembre 1945, il est nommé commandant de 4° classe et affecté à la CRS n° 182 |
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(Source : Gallica JO du 1er novembre 1945) |
Il allait
ainsi passer dix-huit années de commandement en trois affectations
successives dont le rôle sous différentes missions revenait toujours à
assurer le respect de l'ordre. A ce titre les engagements les plus
courants venaient des trop nombreux conflits sociaux, classiques ou
exceptionnels (comme la longue, violente et insurrectionnelle grève des
mineurs de 1947-1948) mais aussi de l'aide à apporter aux populations
dans les grandes catastrophes naturelles (incendies de la forêt des
Landes, inondations dévastatrices en Aquitaine, séisme urbain à
Orléansville en septembre 1954) et dans d'autres circonstances prévues ou inattendues. |
Dans le domaine de
l'inattendu, le 1er Novembre 1954 devait se révéler un modèle du genre.
C'est en effet en ce jour, dénommé ensuite « La Toussaint sanglante »
que les rebelles algériens déclenchaient des attentats terroristes sur
toute l'étendue de l'Algérie et provoquaient ainsi le choc initial de ce
qui deviendrait une guerre de près de huit années. A Paris, l'Etat
réagissait à chaud. Le ministre de l'Intérieur (François Mitterrand) se
hâtait de faire partir des renforts. C'est à ce titre qu'en ce jour de
Toussaint la CRS d'Agen recevait l'ordre d'un départ de toute urgence
pour l'Algérie et commençait immédiatement à en préparer l'exécution. |
Avec son commandant, la CRS n° 182 allait être projetée à quatre reprises
différentes dans des engagements de plusieurs mois chacun, de l'ouest à
l'est de nos départements d'Algérie, pour œuvrer à la tâche en
exécutant toutes les missions qui lui incombaient,
appréhendant les suspects et assurant contrôles et aides aux populations. |
Et c'est à GUELMA,
ville du Constantinois, lors du deuxième déplacement de la compagnie en
Algérie que se produisait la plus inopinée et la moins
classique des interventions. Le 20 août 1955, le commandant de la CRS
182 recevait un appel angoissé de la receveuse des PTT d'HELIOPOLIS (à
côté de GUELMA) qui demandait un secours immédiat face à une bande de
hors-la-loi en train de terroriser la localité, de tirer à vue sur les
européens et qui venait de jeter un engin explosif dans son logement. |
Le Commandant rameutait
alors tout son monde, recevait l'aide volontaire de quelques militaires
de passage, courait à Héliopolis, faisait relever les blessés, confiait
à son infirmier d'unité une femme gravement atteinte, appelait l'hôpital
de GUELMA pour obtenir médecin et ambulance, faisait poursuivre les
rebelles mis en fuite par le feu des hommes de la 182 qui avaient mis
hors de combat trois de leurs adversaires. II prenait sous sa coupe un
élément militaire d'une soixantaine de soldats qui venait de lui être
envoyé, faisait fouiller les maisons suspectes indiquées par le maire,
finissait de rétablir le calme puis rejoignait son cantonnement d'où il
informait complètement le sous-préfet déjà alerté et rendait compte de
l'action menée à son autorité C.R.S. de CONSTANTINE. |
Cette opération,
tout à fait hors des tâches habituelles des formations du ministère de
l'intérieur, était très vite récompensée par une lettre élogieuse de
félicitations émanant du « Gouverneur Général de l'Algérie » (Jacques
SOUSTELLE à l'époque voir ci-dessous). Elle était suivie d'une
citation à l'ordre du
corps d'armée établie par le général d'armée SALAN « commandant
supérieur interarmées en Algérie » entraînant l'attribution de la «
Croix de la Valeur Militaire » avec étoile de Vermeil. Le texte de la
citation concluait en soulignant l'importance de l'action « ayant ainsi
sauvé d'une mort certaine de nombreux habitants de la ville ». |
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Trois ans plus
tard, Bertrand était fait chevalier de la Légion d'Honneur le 2
décembre 1958 (JO du 9 décembre) à titre
militaire. Tout incline à penser que l'affaire de GUELMA n'était pas
étrangère à cette nomination. |
Affectations successives : |
- Affecté à la CRS n° 182 d'Agen |
- Affecté à la CRS n° 112 de Saint Brieux de 1957 à 1961 |
- Affecté à la CRS n° 73 de Bergerac du 01/07/0961 au 15/03/1962 |
- Affecté au groupement de Bordeaux à la veille de sa Retraite le 15 janvier 1963. |