Les grèves des mineurs de 1948
 
 
 
 
 
C’est le début de la guerre froide, l’année du "Coup de Prague" et du "plan Marshall".
 "Le Coup de Prague"
Février 1948, la crise politique qui sévit en Tchécoslovaquie est terminée malgré la persistance d'une certaine tension. A la suite d'un grand rassemblement sur la place de l'hôtel de ville des ouvriers communistes venus écouter le discours du président du conseil, Klement Gottwald, favorable à un gouvernement entièrement communiste, le président Edvard Benès a ratifié la constitution d'un nouveau gouvernement dirigé par le parti communiste.
"Plan Marshall"
Le 5 juin 1947, dans un discours prononcé à l’Université de Harvard, le secrétaire d’État américain George Marshall annonce un vaste programme d’aide à l’Europe ruinée par la guerre. D’abord motivé par la menace que fait pesée la crise sur la stabilité de l’Europe et sur l’économie américaine, le plan Marshall devient rapidement un instrument emblématique de l’endiguement du communisme sur le vieux continent. Entre 1947 et 1951, il contribue à la relance économique de l’Europe de l’Ouest et donne naissance aux premiers mécanismes de la coopération européenne.
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1947 les relations se tendent au sein du gouvernement français face aux crises sociales et économiques. Le 5 mai les ministres communistes sont exclus du gouvernement.
Le pouvoir est obsédé par la crainte d’une insurrection pilotée par Moscou et par la "CGT communisée".
 
Analyse succincte
 
 
Image d'une intervention près de Valenciennes.
 
Les mineurs d'Ostricourt novembre 1947
 
 
 
Prisonniers de guerre arrêtés parmi les manifestants à Carmaux 
 
               Après avoir gardé les cantonnements des unités de la région de Marseille, dissoutes en juin 1947, début 1948 (à MARSEILLE, ST-LAURENT-DU-VAR, OLLIOULES, AIX et AVIGNON), la CRS n° 161 revient à MARSEILLE pour le maintien de l'ordre. Alors survient la grève des mines et l'unité est envoyée de MARSEILLE à la GRAND'COMBE.
              Le 21 octobre 1948, dans la matinée, le puits Ricard est évacué sans problème par la CRS n° 161, mais dans l'après-midi, les deux sections restées en surveillance (environ 70 hommes) près du puits, sont attaquées par près de 2000 manifestants. (Extrait du livre de Robert Pinaud "Soldats sans victoires" )
 
Tentative des forces de l'ordre pour repousser les grévistes au puits Ricard (Source : La maison du mineur -la grand combe)
 
 
 
               En peu de temps, en raison de l'impossibilité de faire appel à des renforts car la ligne téléphonique était coupée et les moyens radios n'étaient pas encore en dotation, les fonctionnaires font face aux mineurs en colère et à leurs femmes  très agressives, les deux sections sont submergées par le mombre et il ne reste que des blessés sur place et sur la route en contrebas.
 
 
Mur où certains fonctionnaires avaient été contraints de sauter ou avaient été projetés.
 
                A l'arrivée des renforts tout était terminé. Il faut remarquer qu'à cette occasion aucun coup de feu ne fut tiré par les forces de l'ordre malgré les graves conséquences corporelles subies et la nécessité de défendre les installations qui étaient confiées à leur garde.
 
L'Echo d'Oran le 22 octobre 1948  (Source Gallica)
 
                Monsieur Jules MOCH, Ministre de l'Intérieur de l'époque, s'était déplacé personnellement à MONTPELLIER pour féliciter l'unité et décorer certains éléments de la CRS. Il avait déclaré qu'en s'abstenant de faire usage de leurs armes, les fonctionnaires des CRS, avaient évité une très grave crise.
 
 
 
 
L'Echo d'Oran le 23 octobre 1948  (Source Gallica)
 
 
 
 
L'Echo d'Oran le 24 octobre 1948  (Source Gallica)
 
 
CRS = SS », lit-on sur les murs des bassins miniers, où jaillit alors ce slogan qui resurgira en mai 1968.
 
Intervention des militaires à Valenciennes (INA)
 
 
                Suite aux grèves dans les mines, Jules Moch, ministre socialiste du gouvernement  fait intervenir l'armée pour protéger les puits de mine, considérant qu'il s'agit d'une grève insurrectionnelle.
 
               L'intervention d'engins blindés devait permettre, quelque temps après, de rétablir l'ordre dans la bassin minier des Cévennes.
 
Arrivée des Chars à Alès