L'insigne représente le blason du Berry |
" D´azur aux trois fleurs de lys d´or à la bordure engrelée de gueules " |
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Extrait du livre de Pierre Brunaud : "Argenton-sur-Creuse dans la guerre". |
Le GMR d'Argenton, que l'on appelait communément
GMR Berry, dépend de Limoges. Ces militaires arrivent à
Argentons le 4 septembre 1941 et sont logés impasse Bruant
(Le bureau est à côté, au numéro 50 de la rue Gambetta,
mais aussi dans les baraquements route de Limoges et à
l'hôtel des Tilleuls, rue des Vallées à Saint Marcel (on
disait :"GMR des Tilleuls"). |
50 rue Gambetta |
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L'Etat loue l'immeuble de l'impasse Bruant à l'entreprise
Rousseau qui l'a acheté depuis le 16 septembre 1941 à la
suite de la faillite de la coopérative argentonnaise. Les
baraquements de la route de limoges sont au nombre de sept
: cinq sont en dur et deux en bois. Ils ne sont pas finis
quand arrive le GMR. Deux de ces baraquements sont prêtés
aux compagnons de France. A la fin du conflit, l'un
servira de bureau de démobilisation. |
La capacité de logement est de 60 hommes impasse Bruant,
et 400 places sont prévues route de Limoges. Quand il
arrive, le GMR est commandé par le lieutenant Becquet,
assisté les lieutenants Mortier et Doyen (le lieutenant
Grunwald succédera à l'un d'eux).L'effectif atteint 400
hommes mais ils ne sont jamais tous présents du fait des
déplacements et missions hors de leur base. |
Une anecdote que j'ai pu recouper et qui parait bien réelle,
concerne le lieutenant Becquet. Celui-ci, quand il avait
endossé son uniforme, ressemblait parait-il à s'y
méprendre à un soldat allemand. Un jour qu'il était seul
sur le pont Vieux, un groupe de jeunes gens s'est
précipité sur lui et l'a basculé par-dessus le parapet.
Becquet a pris un bain forcé, sans autre dommages. |
Le pont vieux d'Argenton |
Le 23 avril 1942, les soldats du GMR firent un contrôle à
toutes les entrées de la ville. |
A la date du 13 novembre 1942, il y a à Argenton : 2
lieutenants, 1 brigadier, 7 gardiens, 51 élèves stagiaires
et , en déplacement 1 commandant, 3 officiers, 11
brigadiers et 105 gardiens. Peu après le début 1943,
l'effectif est de 217 hommes. |
Tous les matins, un groupe de trois hommes monte les
couleurs sur la place et les descend à 18 heures. Les
soldats du GMR ont installé pour leur usage, au Chambons,
une salle de sports où plus tard sera la Siren. |
Parmi eux, il y a quelques juifs et aussi des requis du
STO, ce qui leur évite d'être recherchés par les
Allemands. Ces hommes, pour la plupart, exécutent les
ordres de Vichy en traînant les pieds. Beaucoup
rejoindrons la résistance. |
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Le 20 novembre 1943, le compte rendu des opérations note pour la journée : |
3 groupes du GMR Berry en patrouille et 6 groupes en barrages à Argenton-sur-Creuse (Indre) |
Le capitaine Paul Dubois et le lieutenant Guy E. furent accusés d'avoir participé activement à des opérations dans le secteur de la Souterraine, qui auraient abouti à l'arrestation de réfractaires. (ref A. Pinel) |
Le 6 juin 44, le groupe passera du coté des résistants. |
Extraits du livre de Marc Parrotin "Le temps du Maquis". |
9 Juin (Vendredi)
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1) Prise de la gendarmerie et du commissariat par le
Maquis
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Le matin de très bonne heure, arrivant par Naillat (route
de Saint-Gaultier) des résistants pénètrent dans la ville
où doivent les rejoindre des renforts, en particulier de
l'Armée Secrète.
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Un camion gazogène suit, transportant de quoi armer une
cinquantaine d'hommes. Leur mission est une opération de
commando contre le train de munitions et les citernes.
Cette opération qui ne peut
attendre a été décidée peut-être après des contacts avec
des agents du S.O.E. Britannique [Spécial Operation
Executive]. |
Un parachutage d'armes [sauf erreur de ma part, dans la
région, c'est le premier parachutage qui a comporté des
bazookas] avait eu lieu dans la nuit du 7 au 8
Juin (une des nuits où l'aviation alliée avait fort à
faire sur le front de Normandie).
|
C'est probablement en définitive sûrement en raison de ce
parachutage que l'opération a été décidée.
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Ce sont trente hommes environ, essentiellement des F.T.P.
qui entrent dans Argenton. Un tout petit groupe de
résistants pénètre à la gendarmerie où, selon un
témoignage, certains prennent le café dans l'appartement
d'un gendarme. De toute évidence, la brigade a été avertie
de leur visite: Raymond Riouallon, le chef local de
l'Armée Secrète, a été gendarme à Argenton,
son père est
un officier supérieur de la gendarmerie. Il connaît tout
le monde à la brigade. Les mousquetons et munitions sont
remis aux résistants, mais les gendarmes conservent leur
revolver. Le commissaire de police (Monsieur Maure!) et le
lieutenant Grunwald du Groupe Mobile de Réserve sont de
connivence avec la Résistance.
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Frédéric Grunwald (Coll. N Dieghi) |
Le Lieutenant
Frédéric Grunwald est un
lorrain : le Groupe Mobile de Réserve étant en manœuvres à
La Courtine, alors qu'il en est le commandant en second,
c'est lui qui est responsable et commande les quelques
éléments du Groupe Mobile de Réserve demeurés à Argenton
au casernement (à la cité BRUANT). |
Depuis longtemps cet officier a testé ses subordonnés pour
connaître leur prise de position en cas de débarquement
allié. Les responsables locaux de la Résistance ont décidé
de confier ultérieurement à cet officier le réglage
éventuel et la mise en main des armes parachutées.
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Pour sauver la face vis à vis du commandement G.M.R. qui
n'a certainement pas été dupe, il est décidé qu'il y
aurait un simulacre d'attaque (ou plus exactement de
défense) de la cité. Alors que cela n'arrivait
pratiquement jamais, le lieutenant Grunwald est à son
bureau à 6 h 45 environ - il en descend peu après pour se
tenir dans la cour devant le poste de garde
: à ce moment,
confusion, coups de feu la cité est envahie par une
vingtaine de résistants. Tant de la part des G.M.R. que
des résistants il y a eu beaucoup de coups de feu ... mais
aucun blessé !
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Quelques G.M.R. restent de service à la cité où seront
d'ailleurs servis de nombreux repas à midi pour les
résistants. Les autres G.M.R. et quelques éléments de
l'Armée Secrète sont armés par la Résistance.
|
A 9 h du matin, les effectifs de la Résistance sont de l'ordre de
90 hommes. Par rapport aux Allemands de l'escorte il y a
donc une supériorité numérique, mais l'armement des
Allemands est nettement supérieur et par ailleurs ils sont
sensés avoir "l'expérience" de la guerre.
|
Il a été dit qu'il y avait eu des "contacts" avec le Felwebel qui
pour sa part cherchait surtout à gagner du temps
tandis que la Résistance "bluffait" sur ses effectifs...
Il y a plusieurs versions
différentes concernant ces pourparlers...
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2) L'attaque du convoi (à 10 h 30)
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·
un groupe progresse par la rue du Gaz , |
·
un groupe progresse par la rue de la Grenouille, |
·
le groupe Grunwald (G.M.R. et Armée Secrète) progresse par
la colline qui surplombe le train, |
·
dans l'angle rue Barbès, rue Rosette, dans les jardins, il
y a deux postes qui dans leurs champs de tir prennent la
voie de La Châtre et le train en enfilade.
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Le groupe Grunwald qui a plus de chemin à faire a pris un
peu de retard. Par ailleurs le lieutenant doit donner à
ses hommes des instructions pour la mise en main des armes
qu'ils viennent de recevoir.
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L'affrontement entre Allemands et résistants débute à
environ 10h 30 : il dure à peine un quart d'heure
: le Feldwebel fait hisser un drapeau blanc et
l'escorte se rend.
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Une sentinelle embusquée sur la colline en face de la
gare n'a été découverte ou ne s'est manifestée qu'après la
reddition de l'escorte.
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Vingt-trois Allemands ont été faits prisonniers: après
plusieurs transferts ils étaient détenus dans un camp près
de Dampierre, à 17 kilomètres au Sud-Est d'Argenton. Trois
d'entre eux qui étaient des Russes sont passés à la
Résistance où ils étaient d'ailleurs étroitement
surveillés.
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On a parlé de tentatives d'évasions par des Allemands
(elles se terminent toujours de la même manière, cela
d'autant plus qu'en fait le camp se trouvait en territoire
occupé par les Allemands).
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Les prisonniers participaient à des travaux dans les
champs. Ceux qui restaient ont été libérés par les
Allemands le 27 Juillet. Au cours de cette opération, neuf
résistants présents au camp et deux civils ont été
fusillés.
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Deux Allemands ont été blessés au cours de
l'attaque du train - les résistants
les ont transportés à la clinique de mon père, la clinique
de la Bonne Dame (l'actuelle mairie). Ils ont été
hospitalisés dans une chambre au deuxième étage donnant
sur le champ de foire. Il s'agissait de deux blessés
légers.
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Tout à fait par hasard je me trouvais
dans leur chambre au moment où on leur apportait leurs
plateaux du repas de midi (9 Juin). Ces deux hommes d'une
quarantaine d'années m'ont paru très contents de leur
sort, pour eux la guerre était, du moins provisoirement,
finie...
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Du côté français, le G.M.R.
Roland Maignan est tué sur
le coup (plaie de la carotide d'après ses camarades).
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Le
lieutenant
Grunwald est également blessé, il
est transporté à la clinique du Docteur Burguet (clinique
Saint-Joseph). |
A la boulangerie, Madame Grunwald
apprend que le lieutenant du Groupe Mobile de Réserve,
blessé, a été transporté à la clinique Burguet :
comprenant qu'il s'agit de son mari, elle s'y rend et
passe l'après-midi à son chevet jusqu'à son décès à 21
heures.
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Près de cinquante ans après, je n'ai pu
retrouver que le résistant qui a déposé le lieutenant à la
clinique sur une table d'examen. Son témoignage est très
vague, il était alors très jeune et c'était le premier
blessé qu'il voyait.
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Quelques Allemands de l'escorte
(peut-être 4 ou 5) ont gagné la gare en passant par la
voie.
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Tout à fait par hasard, descendant à
bicyclette à Argenton, je me trouvais sur le pont rue
Ledru-Rollin alors qu'ils s'apprêtaient à passer dessous.
Les Allemands marchent les mains sur la tête. Du haut du
pont plusieurs résistants les menacent de leurs armes.
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Par la rue du Gaz et la rue
Auclert-Descottes, les prisonniers du train sont amenés au
cantonnement du Groupe Mobile de Réserve (la cité) où ils
sont rejoints par ceux qui sont passés par la gare.
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Ils seront emmenés par camion dans le
milieu de l'après-midi tout d'abord dans un maquis près de
Bouesse.
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Les hommes qui ont effectué l'attaque du
train ont été courageux. La prise de ce que les Allemands
appelaient un train lourd (convoi avec plate-forme) par
des forces terrestres a été en l'occurrence un échec pour
les Allemands.
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Si la première étape de l'opération
commando a réussi, il faut maintenant accomplir la
deuxième, soit la destruction du convoi.
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Je n'ai aucune information : on a parlé
de faire sauter le train à la Sablière -il fallait prendre
des mesures de sécurité et pour diverses raisons cette
destruction ne pouvait paraît-il pas se faire avant le
lendemain 10 Juin: cela a été essentiellement une question
de temps.
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Je n'en suis pas certain, mais le train
de munitions et les citernes ont dû être récupérés par les
Allemands à la Sablière le 12 Juin.
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Stèle où apparaissent les nom des deux GMR morts pour la France (Grunwald Frédéric et Maignan Roland) |
Alors que le G.M.R. est établi au camp de La
Courtine (Corrèze), il reçoit l'ordre de rallier Limoges.
Mais depuis le 15 mai, par l'intermédiaire du capitaine
Ravel, de l'A.S, le lieutenant
Chambeaud du G.M.R. avaient
pris contact avec la Résistance. C'est lui qui avertit
Ravel du départ imminent du groupe vers Limoges. Si une
bonne partie des cadres et des gradés et gardiens du
G.M.R. est prête à rejoindre la Résistance, nul ne sait
quelle décision prendra le commandant Dubois. Les
résistants décident de bloquer le convoi, non loin
de La Courtine, juste avant le Mas d'Artigues.
Le lieutenant Chambeau a pris la précaution de mettre en
tête du convoi, un homme de confiance. |
Lorsque les résistants arrêtent le premier
véhicule, Ravel demande que l'on aille chercher le
commandant du groupe. Mais le commandant, qui trouve
prétentieuse l'action des résistants, dans un premier
temps, refuse, et demande que la voie soit dégagée. Ravel
insiste et lui propose de rencontrer le colonel Duret, un
officier supérieur d'active. Le commandant Dubois
réfléchit, puis accepte. L'affaire sera entendue. Le
G.M.R. « Berry » vient de passer à la résistance. " |
Le 27 juillet 1944, les gardiens de la paix Lucien Christen, Pierre Schmidt et Dumay seront tués à Roussenes par les Nazis (Marc Parrotin "Le temps du Maquis") |
D'autres seront arrêtés et déportés, ce fut le cas des gardiens de la paix Henri Nénert, Joseph Hubsh et Pierre Pétrot morts en déportation. |
Cette photo a été prise aux abords du camp de Douadic durant la période de la rafle de février 1943. Le commandant des GMR (2e en partant de la gauche) entouré de salariés du camp, dont Jane Billard. Derrière elle, le ravitailleur du camp avec qui elle passera ensuite dans la Résistance. |
(Source : La nouvelle République - article numérique du 22/02/2023) |
Liste non exhaustive des officiers du groupe (source Gallica J.O. de 41 à 44) : |
Commandant Dubois Paul Camille |
OP-HC Grunwald Frédéric |
OP-1 Pavard Paul (remplace Mortier en juin 43) |
OP-1 Chambeaud Georges |
OP-1 Becquet René ? |
OP-1 Bercot Julien (29/07/44) |