Les Polices Mobiles

LES G.M.R.



       
     

(Fresque de la salle d'instruction du GMR "Cévennes" à Uzès.)

         

I ) HISTORIQUE :

L'armistice de Juin 1940 amenant une réduction considérable de l'armée et par voie de conséquence, des unités de la Garde a rendu urgente la formation d'unités mobiles de Police.

Ces dernières furent créées par la loi du 23 avril 1941 portant organisation des services de Police en France.

Organisation de la Direction Générale de la Police Nationale.

 

Journal "Lyon Soir" du 14/05/1941 et Journal "Action Française du 22/08/41. (Source Gallica)

Vichy, lever des couleur devant le ministère de l'intérieur

Face à face Groupe Urbain et Groupe Mobile de Réserve

Le décret du 23 avril 1941 fixait les effectifs des "Groupes de Réserve" pour la zone non occupée à :

" 32 Commandants de Gardiens de la Paix , 126 officiers de Paix, 126 Brigadiers-chefs, 504 Brigadiers, 6048 Gardiens de la Paix, 32 Brigadiers comptables, 63 Gardiens de la Paix secrétaires soit un effectif total de 6931. "

Appelées "Groupes Mobiles" ou "Groupes de Réserve" ces unités prirent leur appellation définitive de "Groupes Mobiles de Réserve" le 13 mai 1941.

Journal "Paris Centre" du 04/11/1941

 (Tract  "La Dingaullite" édité pour ridiculiser l'action des résistants)

"Le  JOURNAL" du 07 octobre 1941

Les Tribunaux spéciaux

Fiche de demande de changement d'employeur

Le 19 avril 1942, René Bousquet et nommé secrétaire général de la police de Vichy. (voir son implication avec les forces paramilitaires).

La Garde d'honneur du Maréchal Pétain à VICHY fut formée au départ de deux sections de 30 hommes . Elle prendra de l'importance et, sous le nom de "Groupe Spécial de Protection" assurera bientôt la sécurité des déplacements de monsieur LAVAL.

La direction des G.M.R. placée auprès du directeur général de la police nationale, au même titre que les autres directions des services de police,sera dirigée par le colonel Pierre Labarthe à compter d'avril 1943 et il restera en place jusqu'à la Libération.

Hotel Radio siège de la Direction des GMR

 

  Journal "Lyon Soir" du 20 avril 1943.

Des circulaires passèrent dans les commissariats, mairies, casernes, pour le recrutement dans les G.M.R. ( pièce G1) . Un concours fut organisé, à la suite duquel commencèrent les premiers stages de formation des personnels, à SÈTE. Ceux-ci duraient trois mois. Le premier Groupe organisé sera le G.M.R. Bourbonnais, stationné près de Clermont-Ferrand. Il prêta solennellement serment le 18 septembre 1941 en présence de l'Amiral DARLAN et du nouveau secrétaire d'État à l'intérieur, Pierre PUCHEN dans ces termes :

" Je jure fidélité à la personne du chef de l'État, promettant de lui obéir en tout ce qu'il commandera dans l'intérêt du service de l'ordre public et pour l'intérêt de la Patrie".

(Collection Musée de la Résistance nationale - Champigny-sur-Marne)

Les premiers "Groupes Mobiles de Réserve" furent créés dans les grandes villes du Sud : MARSEILLE, TOULOUSE, BORDEAUX, PERPIGNAN, CARCASSONNE.

Rapidement, des écoles de Police installées en zone libre allaient fonctionner pour créer des Groupes à LYON, SAINT ETIENNE, LIMOGES, PÉRIGUEUX, etc ... et alimenter les tous premiers afin de les compléter à deux puis à quatre sections comme le prévoyait le décret du 23 avril 1941 fixant la répartition des effectifs de Police. (pièce G2)

occupation de la france

Implantation des Groupes

L'encadrement de ces unités était formé en grande partie de cadres de l'armée d'armistice qui, lors de la dissolution de celle-ci, avaient sollicité des emplois dans la Police (pièce G3).En effet, le décret du 7 juillet 1941 portant organisation des services extérieurs de Police prévoyait dans son titre VII les dispositions suivantes :

" ART. 145.- A titre transitoire, pendant une durée de trois ans à compter de la publication du présent décret, dans le but de constituer les cadres nécessaires aux forces de Police, pourront être recrutés en qualité de commandants de Gardiens de la Paix des corps urbains ou des Groupes mobiles de réserve, les candidats agréés par le ministre secrétaire d'État à l'intérieur, qui justifieront de titres de services antérieurs garantissant une aptitude particulière aux fonctions qui leur seront dévolues pour le commandement de forces de Police " (voir le cas de Lucien Gauthier)

Lorsqu'il s'agira de candidats déjà fonctionnaires ou ayant appartenu à l'armée, à la marine, à la Gendarmerie, à la Garde Républicaine mobile, à une Police d'État ou à une Police municipale, leur temps de service antérieur sera décompté pour la retraite conformément aux lois en vigueur.

       

Les mêmes mesures étaient prises pour les Officiers de Paix (ART.146.) et les Brigadiers-chefs et Brigadiers (ART.147.).

A cette époque, les commandants et Officiers de Paix pouvaient recevoir la qualité d'officiers de Police Judiciaire Auxiliaire du Procureur de la République (ART.143 et 148. du même décret).

Les premiers mois de la création de ces unités furent, selon les villes, très pénibles car les Groupes ne logeaient pas les fonctionnaires et ne les nourrissaient pas. Par la suite, cette défaillance fut plus ou moins comblée, mais pas avant six mois et pas dans toutes les compagnies.

Chaque candidature à un emploi dans la police était suivie d'une enquête. (Pièce G6)

A l'intérieur de chaque unité, l'accent était mis sur l'instruction et le sport. Après quatre mois de ce régime, les compagnies en zone libre ont commencé à faire des déplacements dans les ports, les frontières, les camps, la circulation dans les villes, les renforts des commissariats pour la surveillance urbaine, la protection civile (incendies, calamités, etc ...). A cette époque, le "service Régional de la Sécurité Publique et les Groupes Mobiles de Réserve" relevaient directement de l'intendant de Police sous la haute autorité du Préfet Régional .(pièce G4)

Les écoles de Police fonctionnaient toujours et le nombre des Groupes grandissant, des Commandants Régionaux furent institués. La création de six Groupes supplémentaires puis de quatre autres, porta le nombre de G.M.R. à 42 en zone Sud (à ce chiffre venait s'ajouter le G.S.P. de monsieur LAVAL ).

 gmr aquitaine a Vichy

GMR "Aquitaine" défilant à Vichy en 1943 -

Au premier rang le Lieutenant LANFANT qui fut arrêté en août 1944 par les allemands alors qu'il se rendait au maquis de la Montagne noire.

En septembre 1942, après l'intervention d'un G.M.R. dans le bassin minier du nord les Allemands (autorités d'occupation) autorisèrent la création de six, puis de dix-sept Groupes en zone Nord sauf dans les provinces d'ALSACE et de LORRAINE, considérées comme territoire Allemand.

En contrepartie, les Polices françaises et allemandes devaient coopérer au plus haut niveau en se communiquant les instructions données et les mesures prises.

Une école de police fut donc installée en octobre 1942 à AINCOURT, à 10 kilomètres de MANTES (78) dans une maison prévue initialement pour recevoir les malades des bronches et, dès janvier 1943 furent formés les premiers groupes de la zone NORD.

C'est à cette époque que fut créé le groupe "Ile de France", caserné rue de l'indépendance Américaine à VERSAILLES et le Groupe "Chevreuse" au casernement des coches toujours à VERSAILLES, ainsi que d'autres à PARIS, REIMS, LILLE, etc... Si bien qu'à la fin de 1943 dans la plupart des grandes villes françaises (zone occupée ou pas ) se trouvait un "Groupe Mobile de Réserve". ( voir document - "Liste des groupes et implantation des GMR").

Le 24 mars 1943 à Aincourt René Bousquet remet leurs drapeaux aux groupes : Champagne - Dupetit-Thouars - Ile-de-France - Parisis - Guyenne et Bourgogne.

Derrière René Bousquet, les drapeaux des unités présentes.

Mais, SETE et AINCOURT ne furent pas les seules écoles de Police. En effet, l'acte dit "décret du 7 juillet 1941" portant organisation des service extérieurs de Police sur le territoire National avait prévu, dans son article 39, l'institution d'écoles de Police dans les départements où elles seraient jugées nécessaires. ( Ecole de Brézé ) - (Ecole de Mérignac au château du Parc) - (Ecole de Nancy). (Ecole de Plombières )

En exécution de ces instructions, plusieurs écoles de Police ont été créées dans chaque région. Chacune de ces écoles étaient organisée selon la conception propre de l'intendant de Police et avec les seuls moyens dont elle disposait alors sur place. Dans certaine région les cours duraient plusieurs mois, dans d'autres quelques semaines seulement et l'enseignement professionnel variait selon la qualité des professeurs, leurs aptitudes pédagogiques et surtout leur expérience policière.

Par la suite des difficultés rencontrées d'une part pour le recrutement et l'obstruction des autorités d'occupation d'autre part, une école unique a continué à fonctionner par région. C'est le cas de l'école d'AINCOURT qui se transforma pendant quelque temps en Centre National (pièce G5). La mise sur pied de cette organisation civile organisée et disciplinée permettait à l'Etat de disposer de formations de type militaire ; aptes à combler en partie l'absence de l'armée et à employer certains cadres tout en en formant de nouveaux dans la perspective de jours meilleurs.

 En février 1943, le régime nazi impose à Vichy le transfert de tous les Français de 21 à 23 ans vers l’Allemagne, dans le cadre du Service du Travail Obligatoire. Les réfractaires s’avèrent, sans surprise, nombreux. Ils permettent de renforcer à la fois les effectifs des GMR (l'engagement dans les GMR permettait d'éviter les contraintes du STO) et les maquis qui voient ces jeunes réfractaire au STO grossir leurs rangs.

Les GMR surveillent les camps de jeunesse dont les magasins d'habillement et de matériels sont spécialement visés par les maquisards qui recherchent équipements divers, véhicules et denrées alimentaires. 

(Voir note de René Bousquet du 9 juillet 1943 sur l'utilisation des GMR).

Ces Groupes utilisés tout d'abord dans le cadre de leurs activités : Protection Civile (incendies, bombardements), sécurité publique (circulation , maintien de l'ordre public, garde et surveillance des voies de communications (gares, écluses) ) virent peu à peu une partie d'entres eux détournés de leur mission par le gouvernement de VICHY. Celui-ci sentant crouler les institutions, ne recula pas à utiliser les G.M.R. dans la lutte directe contre les maquis.

Participation des GMR aux épreuves de la Fédération Nationale de sauvetage.

Journal L'Auto du 22 juin 1944 (source : Gallica)

Dès janvier 1944, après l'instauration des cours martiales spéciales, certains GMR furent requis pour constituer des pelotons d'exécution.

La plus connue de ces opérations est sans doute celle du plateau des Glières où le maquis (500 hommes) sous les ordres du lieutenant de chasseur Théodore MOREL se trouva face à 3000 hommes Gardes, G.M.R. et Miliciens sous les ordres d'un ancien officier de Gendarmerie nommé intendant de Police " LELONG " .

Cependant ce fut un échec, les tentatives de pénétration sur le plateau menées les 7 et 12 février par la garde et le 10 mars par les G.M.R. furent repoussées (certains G.M.R. se chargeant régulièrement de prévenir le Maquis des actions à venir). Le seul succès, qui coûtera d'ailleurs très cher à la libération, fut la mort du lieutenant MOREL abattu le 9 mars dans des circonstances obscures au cours de l'attaque d'un cantonnement de G.M.R. à ENTREMONT par le maquis.

Une autre concentration de force eut lieu dans le Limousin, cinq groupements mixtes comprenant 6000 Gardes et G.M.R. ainsi que 400 Francs-gardes face à 8000 F.T.P. du maquis rouge et 4000 maquisards de l'armée secrète.

Il y a du reste lieu, sans vouloir couvrir les agissements de quelques officiers de ces unités, de remarquer que dans la majorité des cas, contrairement à certaines informations tendancieuses, les opérations furent dirigées par des officiers du service technique du Maintien de l'Ordre et commandées par des officiers de la Garde.

Dans le cadre de l'intensification de la lutte contre le maquis, certains gardiens GMR (volontaires) ont participés aux Brigades Franches.

Le Gouvernement de VICHY avait prévu la formation de 180 Groupes Mobiles de Réserve et 18 Commandements Régionaux. (Effectifs des forces de maintien de l'ordre et armement au 10 juin 1944).

Mais les autorités d'occupation, devant l'esprit d'hostilité que beaucoup de groupes et en particulier tous ceux de la zone Nord ne cessèrent de montrer à leur égard, n'autorisèrent plus de création, craignant à juste titre pour la sécurité de leurs arrières, ainsi que l'expérience l'a démontré dans de nombreuses régions, notamment à PARIS, LILLE, NANCY, LIMOGES, CHALONS SUR MARNE, etc. .…. où les groupes participèrent à la libération de leur ville.(voir documents - "compte rendu d'une section du GMR Lorraine" -- biographies de Adolphe Herry  et  Jacques Neyme ------------------).

      

En effet, à la libération, en dehors de nombreux G.M.R. qui rejoignirent le maquis dès avant ou au moment de celle-ci, la totalité des G.M.R. de zone Nord et une partie de ceux de la zone Sud, notamment dans la région de Limoges, prirent une part effective à la libération du territoire.(Pièce G6) - (Pièce G9) - (pièce G10)

 

( Stèle à la mémoire de deux gardiens du  GMR "Chevreuse" )

L'animosité des populations envers les GMR n'avait pas pour seule cause la lutte contre le maquis :

- Extrait de la lettre d'un policier en stage à Ligny en Barrois le 30 juin 1945 : " ......Nous sommes logés dans une maison occupée précédemment par les boches et les amerluches. Pendant toute la première semaine, il nous a fallu mettre de l'ordre dans ce véritable dépotoir. Notre premier dimanche de sorti fut un véritable désastre, les gens nous montraient presque du doigt. En effet, les GMR sont resté ici en cantonnement une paire de mois et ont laissés quelques moutards dans le  pays......".

Dans certaines régions où la lutte contre le maquis avait été particulièrement sévère et l'action, au moment de la libération, peu efficace, la totalité des unités G.M.R. fut dissoute, mise en congé sans solde ou considérée comme démissionnaire (lors de la dissolution, les fonctionnaires recevaient un mois de paie par année d'ancienneté).

Les gardes et officiers qui avaient été désignés pour participer à des exécutions capitale (Pelotons d'exécution) furent condamnés.

Tableau tiré du livre d'Alain Pinel

II) - LES   MISSIONS  DES G.M.R. :

C'étaient des unités de Gardien de la Paix qui exerçaient leurs attributions de Police dans toutes une région et, dans certaines circonstances, sur un point quelconque du territoire National.

Opérant toujours en éléments constitués et encadrés, sous les ordres de leurs chefs directs, ils avaient pour mission principale de collaborer au maintien et, éventuellement, au rétablissement de l'ordre Public soit en renforçant l'action des autres forces de l'ordre, soit en suppléant à leur absence.

Il constituaient une réserve de personnel dont devaient pouvoir disposer en permanence :

- Soit le Secrétaire d'État à l'Intérieur,

- Soit le Secrétaire Général au Maintien de l'Ordre,

- Soit le Directeur Général de la Police Nationale,

- Soit les Préfets Régionaux ou Départementaux,

- Soit encore, dans certains cas urgents, les Sous-préfets, Commissaires centraux et Commissaires.

Soumis à un entraînement spécial ; ils participaient aux grands services d'ordre, et éventuellement, à la répression en cas de troubles.

Ils pouvaient être aussi appelés à :

- Participer à certains services de voie publique ou de circulation lors des grands afflux de foule ou de véhicules.

- Garder les Trésoreries, les Postes, les Matériels de l'Armée alors sous scellés.

- Renforcer l'action de la Police Urbaine et de la Gendarmerie par des patrouilles et des rondes dans les villes et sur les voies de communication.

- Au début , ils effectuaient des transferts jusqu'en ALGÉRIE.

Tous les officiers, Gradés et Gardiens des G.M.R. devaient prêter serment de fidélité et de loyalisme envers le Chef de l'Etat. (Pièce G.7)

( Recto de la carte de Police des GMR )

Article du Jounal "La voix de la France" d'octobre 1943 - "Un Brigadier s'adresse à ses collègues"

III)- ORGANISATION  DES G.M.R.

A)- Généralités :

a) La loi N° 226 du 17 avril 1943 portant modification à l'organisation et aux cadres des services de la Police Nationale décrète la formation au titre des services actifs des services centraux de la direction générale de la Police Nationale d'une Direction des Groupes Mobiles de Réserve. Celle-ci est dirigée par un directeur auquel deux sous-directeurs sont adjoints et qui est assistée par six chefs de section dont les attributions seront fixées par arrêté.

Les G.M.R. constitués dans chaque région conformément aux dispositions de l'article 6 de la Loi N° 1803 du 23 avril 1941 sont placés sous l'autorité d'un Commandant Régional.

b) Les Groupes Mobiles de Réserve Comprenaient :

* Des groupes à pied.

* Des groupes à cheval.  ( GMR "Etoile" )  ( GMR "Lauraguais") ( GMR "Rhodanien")

 

Chaque groupe se composait d'une brigade hors rang et de quatre sections comprenant quatre brigades.

Le groupe était commandé par un Commandant de gardiens.

La section était commandée par un Officier de paix ou un Brigadier-chef.

La brigade était commandée par un Brigadier.

Le Sous-brigadier était normalement adjoint à un Brigadier, chef de brigade ; il pouvait commander une brigade.

( Rassemblement du GMR "Amiral de Grasse" dans son cantonnement )

EFFECTIFS THÉORIQUES

  G.M.R. à Pied   G.M.R. à cheval
1 Commandant 1 Commandant
4 Officiers de Paix 4 Officiers de Paix
4 Brigadiers-Chefs 4 Brigadiers-Chefs
17 Brigadiers 12 Brigadiers
21 Sous-Brigadiers 13 Sous-Brigadiers
170 Gardiens 113 Gardiens

 

EFFECTIFS EXISTANTS :
1 Commandant
2 Officiers de paix
2 Brigadiers-chefs
12 Brigadiers
189 Gardiens
1 Comptable
2 Gardiens secrétaires
  +
  Service Général
  Sevice Alimentation
  Service Médical **
  Service Auto
  Service Postal

**  L'infirmerie du groupe était dirigée par un médecin auxiliaire et deux infirmiers, l'un gardien et l'autre employé civil.

Les questions d'organisation (recrutement, avancement, maladies, congés, mutations, permutations, démissions, retraites, etc...) concernant le personnel étaient réglées par le Décret du 7 juillet 1941 portant organisation des services de police, et complétées et modifiées  par divers décrets, arrêtés et circulaires.

Quelques Notes sur les GMR

HISTORIQUES  ET  PHOTOS  DES G.M.R.

TENUES :

Commandant et adjoint du GMR "Bourbonnais" à confirmer.
( voir document : "Tenues des GMR")

ARMEMENT :

A la création des G.M.R, chaque fonctionnaire avait en dotation un pistolet automatique calibre 7,65 (Ruby 35 A et M.A.B.) ou revolver 1892-8 mm.

- Les premières et deuxièmes sections étaient dotées de fusils MAS 36.

- La troisième de mousquetons.

- La quatrième de fusils de chasse à canons sciés.

- Le groupe était également doté d'un ou plusieurs fusils mitrailleurs 24/29 et parfois d'une mitrailleuse Hotchkiss, de mortier de 70 de PM Thomson Lanchester ou Sten.

- Les cavaliers, des GMR à cheval, portaient le sabre pour les services d'honneurs.

Par la suite, cet armement devait varier selon les disponibilités de chaque région.  (Voir Matériels)

Exemple de circulaire de recherche pour "abandon de poste"    >

Les GMR tués ou blessés.

« …..A partir d'un relevé méthodique sinon exhaustif dans les archives les plus diverses (attributions de pensions, médailles, avis officiels, obsèques...), nous avons abouti au bilan de 132 gardiens, sous-officiers et offi­ciers de GMR tués ou blessés d'avril 1943 à août 1944, la plupart dans des embuscades (Yonne, Corrèze, Périgord, les deux Savoies), mais parfois aussi enlevés et exécutés par les maquis. Les pertes les plus importantes — 6 hommes du GMR Forez à Saint-Jean-de­-Sixt / Thones, le 18/7/1944; 5 du GMR Périgord entre Moirane et Rives, le 6/7/1944; 4 du GMR Normandie, au retour de Flaines, le 26/5/1944 ; 8 (dont 4 tués) du GMR Guyenne, près de Noyers dans l'Yonne, le 26/3/1944; 10 (dont 7 tués) du GMR Bourbonnais à Treignac (Corrèze), le 29/1/1944; 5 du GMR Marche à Saulgond (Charente), le 19/11/1943 — correspondent à des guet-apens ou des affrontements avec les maquisards…. »

(Source : « Polices des temps noirs » de Jean-Marc Berlière.)

 

L'après - libération :

Le Gouvernement d'ALGER avait prévu l'installation de 10 commissariats régionaux de la République correspondant en principe aux préfectures régionales de VICHY.

Possédant des pouvoirs très importants, leur mise en place rendit inutile, les mesures prises par les Alliés en vue de placer la France sous l'administration de l'AMGOT (Allied Military Governement of the occupied territories) et dont le gouvernement Français contestait la compétence.

Ce sont ces Commissaires de la République qui réglèrent le sort des forces de maintien de l'ordre formées en grande partie de fonctionnaires.

Dans toute la France, des commissions d'épuration furent créées sous leur contrôle afin d'examiner le cas de chacun.

Ces mesures, prises sous la pression des évènements et qui s'attaquèrent plus à la fonction exercée qu'à la faute individuelle, ont conduit à une situation quelque peu confuse. Notamment, certaines unités en déplacement dans d'autres régions, purgées par les comités d'épuration de ces dernières et revenant avec des attestations individuelles et collectives délivrées par ces mêmes comités, se sont vues dissoutes à leur retour au même titre que les autres unités de la région d'origine.

De même, des gardiens licenciés par VICHY pour être passés au maquis n'ont pu toucher leur traitement parce qu'anciens G.M.R.

En fait, chaque région étant indépendante de l'autre, les Commissaires devaient faire face à de nombreuses troupes armées qu'il fallait canaliser, et contrôler. Dans ce but, ils réagirent différemment selon les régions.

Le Général De Gaulle lui-même déclarait : "Le gouvernement a le strict devoir de faire en sorte que désormais, aucun groupement armé ne subsiste en territoire libéré en dehors de l'armée et de la Police de l'État".

Le décret du 28 octobre 1944 prévoyait que toute force ne faisant pas partie de l'armée ou de la Police d'État devait être immédiatement dissoute, au besoin par voie d'autorité.

Cependant, l'ossature du maintien de l'ordre formée par les polices urbaines étant insuffisante, de nouvelles forces mobiles de police devaient être créées.

Ayant dissout une  partie des G.M.R., les Commissaires de la République ont utilisé les F.F.I. et les milices patriotiques pour assurer le maintien de l'ordre.

Dans la région de LYON, on note la création d'une prévôté, à LYON même, une force supplétive, dans l'EURE, des Groupes républicains de sécurité, dans l'Est, des Compagnies de Réserve de Sécurité (Pièce G8). Cependant, c'est dans le midi que ce genre de formations à l'existence fugitive ont été étudiées le plus précisément, c'était les Forces Républicaines de Sécurité.

Situation des GMR de Marseille en janvier 1945 (Archives régionale de Marseille)

Epuration : Bilan par régions (Source : Police de Vichy-A. Pinel)

127 GMR  ont été tué ou blessés   (ref, Jean-Marc Berlière "polices des temps noirs")

 

GMR : épuration et dégagement des cadres (rapport du 14/8/1945)

(Source : le livre de Jean-Marc Berlière « Police des temps noirs » )

*6541 le 10/03/45 auxquels s'ajoutent 427 réintégrés entre le 15/6/45 et le 14/8/45…. »

 

( Patrouille en side-car )

IV)- TEXTES DE RÉFÉRENCES ET RÈGLEMENTS :

A - TEXTES DE RÉFÉRENCES -

               L'organisation des services de police sur le territoire national a fait l'objet des principaux textes de lois ou décrets suivants :
  - Loi du 19 avril 1941 instituant les préfets régionaux ;
  - Loi du 23 avril 1941 portant organisation générale des services de police en France ;
  - Loi du 23 Avril 1941 fixant les effectifs des personnels de la Police Nationale ;
  - Décret du 13 Mai 1941 relatif aux attributions des préfets régionaux en matière de police ;
  - Décret du 3 Juin 1941 relatif au statut des fonctionnaires et agents de la Police Nationale ;
  - Décret du 7 Juillet 1941 portant organisation des services extérieurs de Police sur le territoire national, dans les régions, départements, circonscriptions et villes ;
  - Loi du 4 Octobre 1942 portant modification à l'organisation et aux cadres de la Direction Générale de la Police Nationale ;
  - Loi du 17 Avril 1943 portant modification à l'organisation et aux cadres des services de la Police Nationale.
  - Documentation de M. Georges CARROT.

           Pour en savoir plus sur les GMR

Remarque :  Que sont devenu les archives de Vichy ? .....

                      

B - RÉGLEMENTS

  - Notice provisoire sur la vie intérieure des unités des G.M.R. ; (1)
  - Notice provisoire sur " l'entraînement physique et sportif " ; (1)
  - Notice provisoire sur l'organisation et la marche de l'instructions ;
  - Notice sur la présentation des G.M.R. ; (1)
  - Notice provisoire sur l'armement et l'instruction du tir ; (1)
  - Notice provisoire sur le maintien et le rétablissement de l'ordre public ; (1)
  - Notice provisoire sur le combat des G.M.R.dans le combat de rues ; (1)
  - Notice provisoire sur les connaissances diverses ayant des applications dans le maintien et le rétablissement de l'ordre ; (1)
  - Manuel du Gardien de la paix ;

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(1) - Ces notices ne sont pas toutes parues ; en attendant leur parution, et suivant les nécessités de l'instruction, les unités pouvaient utiliser les documents suivants :

  - L'éducation physique, virile et morale par la méthode naturelle, de Georges HEBERT ;
  - Règlement général d'éducation physique (2°partie), du sous- secrétariat d'Etat de l'Education physique ;
  - Extrait de l'instruction sur le maintien de l'ordre du 1er août 1940, de la Direction de la Gendarmerie ;
  - Intervention de la Schutzpolizei en territoire insurgé, du Capitaine SCHMITT, de la Schutzpolizei ;
  - Notice provisoire sur la guerre de rues, du secrétariat à la Guerre du 21 février 1943.   (Archives de la Vendée . 1 W 81 )
   


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