Les Polices Mobiles

GMR  "Auvergne"

 
          
 
L'insigne représente le blason des Comtes d'Auvergne, à partir de Guillaume IX (1245-1280)
"D'or au gonfalon de gueules bordée de sinople."
 
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  Carte envoyée par la Brigadier Singey le 26/08/1941 
(Source : collection privée .....?)
 
               Le 18 septembre 1941 à Clermont-Ferrand, soit moins de trois semaines après la première vague de recrutement, les groupes "Bourbonnais" et "Auvergne" font leur entrée en scène officielle.
VISITE DE L'AMIRAL DARLAN ET DE M. PUCHEU. AUX PREMIERS GROUPES D'AGENTS MOBILES. ( Source : Gallica - le petit journal du 14 septembre 1941)

L'amiral Darlan, vice-président du conseil, et M. Pierre Pucheu, ministre secrétaire d'Etat à l'intérieur, ont inspecté le 18 septembre, près de Clermont-Ferrand, le premier groupe mobile de réserve de police de la zone libre, où trente-deux groupes sont en voie de formation.

Les groupes « Bourbonnais » et « Auvergne» ont été présentés au chef du gouvernement et au ministre de l'intérieur. Le groupe du Bourbonnais, sous l'autorité du commandant Garnier, était venu de Gannat. Le commandant Lefebvre présentait le groupe de l'Auvergne.

L'amiral Darlan et M. Pucheu ont été salués par le général Rotron, commandant la 13e division militaire, accompagné du général Conquet, commandant d'armes, et de MM. Chavin, secrétaire général pour la police; Chevreux, préfet régional, et Danglade, intendant de police.

Les agents, en uniforme bleu marine, portant sur la poitrine les armes de leur région et sur le bras gauche l'insigne de leur fonction : une tête de lion, « force et magnanimité », étaient alignés dans la cour derrière leur chef en tenue noire brodée de feuilles d'acanthe, col ouvert et casquette plate. Les ministres ont assisté d'abord à la prestation de serment au Maréchal Pétain, chef de l'Etat. Le commandant Garnier lut d'une voix forte la formule suivante :

"Je jure fidélité à la personne du chef de l'Etat, promettant de lui obéir en tout ce qu'il commandera dans l'intérêt du service, de l'ordre public et pour l'intérêt de la Patrie."  Quatre cents voix répondirent : « Je le jure».

L'amiral Darlan passa ensuite lentement dans les rangs, puis visita les installations du camp. Il assista à quelques exercices pratiqués chaque jour afin de maintenir les hommes dans une parfaite condition physique indispensable à leur profession.

Un rapide exercice d'alerte termina la visite.

Un coup de sifflet : une compagnie des agents des groupes mobiles s'élancèrent à bord de trois camionnettes rapides spécialement équipées et démarrèrent dans un bruit de sirènes et de moteurs. Des agents motocyclistes les suivirent à bord de puissantes motocyclettes.

Quelques minutes plus tard, l'exercice prenait fin. Les agents des groupes mobiles y avaient mis en pratique les trois mots de leur devise : « Ordre, tenue, discipline ».

 
Le petit journal du 19 sept 1941 (Source : Gallica) 
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Le 18 septembre 1941.

Photo tirée du film colorisé pour fr3 - origine : 'Extrait du documentaire "Histoire de la Police Française" ')
Voir le reportage photographique sur site des archives départementales du Puy-de-Dôme
Photothèque -
accès invité - Collection Léon Gendre  (cote 591 Fi 3104 à 591 Fi 3117)


La prestation de serment au cantonnement du Pré-de-la Reine. (L'Echo d'Alger du 23 septembre 1941 -source Gallica)
 
              Le Commandant Lefèbvre premier commandant du GMR Auvergne à Clermond Ferrand,  sera déplacé à Toulouse le 10 décembre 1941 avec 80 de ses hommes en vue  de  partir au Maroc. (Voir GMR Aquitaine)
             
Le Groupe "Auvergne" occupait au Pré-de-Ia-Reine,d'inconfortables baraques en planches. Il bénéficia d'un crédit de 400 000 francs pour rendre plus confortablesses locaux......... /...........bien qu'en réduction durant l'été 1942, le courant régulier des départs est estimé à 30 par mois, auquel il faut ajouter les mutations pour les polices urbaines et les départs volontaires pour servir dans les futurs GMR de la zone occupée. Sur le terrain, les exécutants font défaut, tandis que les gradés sont généralement au complet.(ref A.Pinel)

L'Officier de Paix Neyme au camp du Pré-de-la-Reine le 19/09/1941  (Coll. J. Neyme)
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                 Le 29 septembre 1942, Inspection des G.M.R. par le directeur du Service central de la sécurité publique.
Passage en revue des troupes et allocution du directeur du service central de la sécurité publique.
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Château de l'Oradou le casernement du GMR 
(source : Le comité de quartier Agir pour bien vivre en Clermont sud)
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Histoire du Château :
            Construit au commencement du XVIIe siècle par Gérard Champflour, conseiller à la Cour des Aides de Clermont, le château avait été choisi par le marquis d’Effiat, maréchal de France, pour permettre au cardinal de Richelieu de s’y reposer quelques heures le 2 septembre 1629
            Il est décrit en 1665 par Esprit Fléchier dans ses Mémoires sur les Grands jours d'Auvergne : « La situation en est la plus belle du monde (...) Une maison de campagne a un quart de lieue de Clermont qui doit être fort agréable en été à cause des eaux qui l’arrosent de toutes parts… La situation en est la plus belle du monde. (...) Il y a des grottes d’où viennent les eaux… on y trouve des bassins, des îles flottantes qui font autant de cabinets ou l’on fait toutes les parties de divertissement… des cascades… une volière et une grotte ou l’eau coule de tous les côtés par cent petits canaux de plomb et ou l’on voit une Diane dans une niche qui jette des filets d’eau et qui est toute couverte d’un voile liquide et coulant qui tombe sans interruption. »
En 1869, le château est vendu à Henri Lecocq, naturaliste à l'origine du Musée Lecocq de Clermont.
Acheté ensuite par une filiale de Michelin, la Société immobilière Chantoing, une partie du domaine est mis à la disposition des scouts de France comme terrain de sport.
Plan du château (Source : archives départementales de Clermont-Ferrand  900 W 51)
 
 
Le 21 avril 1944, le groupe "Auvergne" est au coté du groupe "Bourbonnais"
(Photo tirée du film colorisé pour fr3 - origine : Ina 'Remise des aiguilette d'or au GMR "Bourbonnais"')
               Suite à l'attaque par les résistants, du casernement qu'ils occupaient avec le groupe Minervois, le 25 juin à Oradou. Et devant le peu de résistance qu'ils opposèrent, le groupe fut dissout  par mesure disciplinaire en juillet 1944.
               A cette occasion, 353 GMR furent désarmés, les maquisards s'emparèrent de 3 camionnettes, 198 fusils, 24 FM, 5 mitrailleuses, 203 pistolets et 10 PM. (Source : "A nous Auvergne" de Gilles Lévy et Francis Cordet)
               Le 26 juin 44, le commandant du groupe adressait un rapport au commandant de groupement ayant pour objet l'attaque du château. Voir copie de ce document dans le livre de Maurice Sarazin complété par le rapport du cdt de groupement (pages 157 à 162).
 
 
Autorisation de mariage
       
Biographie d'un gardien du GMR
 
Participation à l'évasion du général de Lattre de Tassigny :

(Extrait de "Évasion de Riom", par le gouverneur Edmond Louveau- repris de l’ouvrage « Au Bagne ». Entre les griffes de Vichy et de la milice).

"nous étions transférés à la célèbre prison de Riom, où nous rencontrâmes deux nouveaux camarades, le général de Lattre de Tassigny, condamné à dix ans de prison, et Jean Zay, condamné à la déportation perpétuelle.À Riom, le régime était plus dur qu’à Gannat.

                Deux tentatives d’évasion échouèrent par suite d’indiscrétions tandis que le général de Lattre de Tassigny réussissait la sienne, le 2 septembre 1943, en sciant les barreaux d’un soupirail, grâce à la complicité du commandant des G.M.R. et des gendarmes qui le gardaient.
                Nos échecs ne nous avaient pas découragés et notre résolution d’évasion ne faisait que s’affermir. Fréquemment, des gendarmes et des G.M.R. venaient nous offrir leur aide, signe évident que le régime de Vichy menaçait déjà de s’effondrer. Certains, parmi ces agents appartenaient à des organisations de Résistance : grâce à eux, nous pûmes communiquer avec l’armée secrète et mettre sur pied un nouveau plan d’évasion.
 
"Le GMR Camille Leblanc de Riom qui, dans la nuit du 2 au 3 septembre 1943 participa activement à l'évasion du général de Lattre de Tassigny" (A.Pinel)
 
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Au 22 juin 1944, à Clermont-Ferrand les GMR se répartissaient ainsi :
 « Auvergne » et « Minervois » au château de l'Oradou ; « Parisis » à l'école Paul-Bert ; « Camargue » au lycée Massillon ; « Guyenne », en déplacement, puis à l'école Michelin de l'Oradou ; « Amiral de Grasse » arrivé le 9 juin pour des opérations dans le Cantal, stationna au lycée Massillon. Le commandant principal des GMR, Carreyre, avait son PC à l'école Paul-Bert.
Ce même 22 juin, les forces du maintien de l'ordre présentes à Vichy défilèrent devant leurs chefs — pour la dernière fois : « Un peu avant 16 heures, les GMR à l'uniforme sombre, les francs-gardes de la Milice avec leur fanion, la Garde aux hommes en tenue kaki, étaient alignés sur un terre-plein, aux abords de la rue Lucas. Près d'eux, se tenait la musique de la Police nationale. La sonnerie «aux champs" annonce l'arrivée du président Laval, qui, accompagné de son secrétaire général, M Jacques Guérard est salué par MM Darnand, Raymond Clemoz, directeur du cabinet du secrétaire d'État à l'Intérieur, Bout-de-l’An, secrétaire général adjoint de la Milice française, Philippe Henriot, secrétaire d'État à l'Informa­tion et à la Propagande et Filippi, directeur de son cabinet.
Parmi les personnalités qui s'avancent vers le chef du gouverne ­ment on remarque le général Blasselle, chef du cabinet militaire du Maréchal, les généraux Perré, commandant de la Garde, Martin, directeur général de la gendarmerie, Le Bars, commandant les forces du maintien de l'ordre, Labarthe, commandant les GMR, Trucy, commandant la place d'armes de Vichy, MM Parmentier, directeur général de la police nationale, Colomb, directeur des forces de police de la circonscription de Vichy, Guillaume, sous préfet de Vichy, Entremont, directeur de la police dÉtat de Vichy.
Immobiles, les forces de l'ordre se tiennent au port d'armes. Lente ­ment, le président Laval et M Darnand passent devant le front des troupes. »  (Source : Maurice Sarazin "la vie d'un groupe mobile de réserve".)
 
Liste non exhaustive des officiers du groupe (source  Gallica J.O. de 41 à 44) :
 
Commandant  Lefebvre Grégoire
Commandant Pillon Evariste  Florent Maurice  le 1 novembre 1941
Commandant  Gavillot Pierre en mars 1942
Commandant Bourjac Jean en mai 1943
 
OP-HC    Neyme  Jacques   puis en mai 1943  Vaux  Georges
OP-2       Beltran   Jean
OP-1       Magnan  Jean , Benac  Georges,  Le Vay  Joseph, Courtat  Martial, Duhem  Jean, Bleron  Prosper
OP-1       Regnault de la Soudière
 
 
> CRS n° 131 CRS  n° 48
 
 


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